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Tour de France
02 mai 2016 16:19; Act: 02.05.2016 19:40 Print
«Tous les ingrédients pour une grande étape»
par Timothée Guillemin, Finhaut - Le Barrage d’Emosson, en Valais, sera le théâtre d’une arrivée spectaculaire le 20 juillet. Steve Morabito s’en réjouit déjà.
«Quand j’ai appris que le Tour de France viendrait ici, chez moi, cela a été une émotion considérable», explique calmement Steve Morabito. Tout juste sorti d’un Tour de Romandie réussi, le Valaisan de la Française des Jeux s’est rendu à Finhaut lundi. Le but? Honorer de sa présence l’inauguration d’une exposition consacrée à l’histoire du Tour et, surtout, franchir symboliquement la ligne d’arrivée de ce qui sera sans nul doute l’une des étapes-reines de la prochaine Grande Boucle.
Bernard Thévenet rêve d'un Français en jauneVainqueur à Finhaut en 1977, Bernard Thévenet verrait bien un Français arriver en jaune à Emosson, mais ne se fait pas trop d'illusions à ce sujet. «A mon époque, c'était plus simple! Il n'y avait pas d'Anglais, pas de Colombiens La concurrence était moindre pour nous, Français. Désormais, les coureurs viennent du monde entier et cela me semble compliqué de voir un de mes compatriotes arriver ici, dans la dernière semaine, avec le maillot jaune. Nous avons cinq ou six bons coureurs, mais pas encore le super-coureur, celui qui pourrait viser le général. Je suis admiratif des récents progrès de Thibaut Pinot en contre-la-montre, mais le Tour, c'est trois semaines, c'est autre chose que le Tour de Romandie ou une course de huit jours», a commenté le double vainqueur de la Grande Boucle.
Stef Clement offre son maillot
Belle surprise pour l'exposition «Par ici, Paris!», qui a reçu un cadeau inattendu lundi. Vainqueur à Finhaut d'une étape du Tour de l'Avenir en 2006, le Néerlandais Stef Clement a en effet offert le maillot qu'il portait ce jour-là, celui de champion des Pays-Bas. «J'ai déménagé deux fois depuis, donc j'ai mis un peu de temps à le retrouver. Mais le voilà!», a souri le Batave. Une pièce de plus à une déjà très jolie collection.
Un budget de 2 millions de francs
Evidemment, accueillir une étape du Tour de France n'est pas gratuit. Le budget global du passage de la caravane à Finhaut devrait ainsi coûter deux millions au total, dont les 95% sont déjà couverts. Cet investissement devrait être récompensé, à en croire Esther Waeber-Kalbermatten, conseillère d'Etat valaisanne: «Les retombées économiques directes sont estimées à 2,5 millions de francs et concerneront l'ensemble du canton». Entre 50'000 et 100'000 personnes sont attendues entre Forclaz et Emosson. Et tous les hôtels devraient afficher complet dans un rayon de 100 à 170 kilomètres!
Surprise en arrivant en haut, le comité d’organisation de cette étape avait sorti… les pelles à neige! Tous les coureurs présents ont ainsi été inviter à donner quelques sérieux coups d’épaule pour dégager la ligne d’arrivée et découvrir la banderole officielle «Finhaut-Emosson 2016».
L'objectif de cette journée de lundi était également de donner une première idée aux médias de ce à quoi allait ressembler l'arrivée d'étape au Barrage d'Emosson, à près de 2000 mètres d'altitude. Hélas, un puissant brouillard s'est invité sur la vallée du Trient, bouchant complètement une vue que l'on n'a pu qu'imaginer sublime. «Pas grave, il fera beau en juillet!», ont souri les organisateurs, lesquels ne ménagent pas leur peine pour faire de cette étape un souvenir inoubliable pour la caravane du Tour.
Le canton du Valais, la commune de Finhaut et le comité d'organisation marchent ainsi main dans la main, conscients que les retombées peuvent être énormes pour la région, tant à court qu'à moyen terme. Après avoir passé deux jours du côté de Berne (une journée de repos), le peloton fera halte à Finhaut, à la veille d'un contre-la-montre, et juste avant de s'en aller vers Paris. Cette étape (la 17e sur 21) se déroulera donc dans la dernière des trois semaines et jouera un grand rôle dans le classement final.
«Surtout qu'elle s'annonce très sélective avec cette double montée! Déjà, il faudra être bien placé à La Forclaz. Ensuite quelques minutes de récupération à peine et il faudra repartir en direction du barrage! Celui qui gagnera ici sera de toute façon un grand grimpeur. Les favoris ne pourront pas se cacher», s'enthousiasme Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour en 1975 et 1977 et qui était passé en tête à La Forclaz à l'époque, justement.
Steve Morabito, le parrain de l'étape, appuie l'argumentation du champion: «Tous les ingrédients sont réunis pour une grande étape: un parcours magnifique, une journée de repos avant et un contre-la-montre le lendemain». Le coureur de la Française des Jeux s'en réjouit déjà, même si sa participation au Tour n'est pas encore officielle.
«J'espère en être, bien sûr, mais la sélection n'est pas encore faite», a expliqué le Valaisan, qui devrait, selon toute vraisemblance, seconder son leader Thibaut Pinot dans la montée vers Finhaut. Avec énormément de drapeaux valaisans au bord de la route pour l'accompagner et, tout le monde l'espère, un immense soleil. Pour que cette fois, chaque visiteur puisse profiter de la vue et ait envie de revenir en Valais pour y passer des vacances. Car le passage du Tour, au-delà de l'aspect sportif, est une formidable vitrine pour se faire connaître par des milliers de visiteurs et des millions de téléspectateurs.