UBS2,5 milliards de perte et 2,5 milliards de bonus
UBS a bouclé 2012 avec une perte nette de 2,51 milliards de francs. Ce qui n'a pas empêché les managers de s'octroyer des bonus pour une somme à peu près équivalente.
- par
- Lukas Hässig/Olivia Fuchs

Le CEO d'UBS, Sergio Ermotti, ainsi que les autres managers ont empoché des bonus d'une valeur totale de 2,5 milliards de francs.
Le bon travail est récompensé, le mauvais est puni. Ce n'est qu'une des règles dictées par notre capitalisme. Mais la réalité est souvent tout autre. UBS vient d'annoncer qu'elle a bouclé l'année 2012 avec une perte nette de 2,51 milliards de francs. Comme prévu, la grande banque subit une lourde perte en raison des provisions liées à l'amende infligée dans le scandale du Libor et de frais de restructuration.
Harmoniser les intérêts
Se posent désormais les questions suivantes: quelles conséquences cette perte aura pour les managers de la banque? Leur bonus sera-t-il supprimé en guise de punition? Loin de là. Les managers qui travaillent sous le président Axel Weber et le CEO Sergio Ermotti se sont octroyé des bonus pour une valeur totale de 2,5 milliards de francs. Soit un montant égal aux pertes réalisées. Pour ne pas trop attirer l'attention sur cet état de fait, les chefs ont trouvé les bons mots pour calmer les esprits. «UBS a fortement modifié son système de récompenses pour l'année 2012. Cela dans le but d'harmoniser les intérêts des employés et des actionnaires», a écrit la banque mardi matin dans un communiqué.
Récompensés malgré la crise
Ce qui semble être un pas vers une meilleure répartition des charges entre actionnaires et managers cache en réalité des avantages évidents pour les managers. Car ces derniers sont récompensés, peu importe si la banque gagne ou perd des milliards. Un simple calcul permet de le démontrer. Avec le début de la crise en 2007, le cours des actions UBS s'est replié à un cinquième de sa valeur initiale. En contrepartie, les managers ont continué à empocher de belles sommes pendant ces années de crise. En 2010, ils ont bénéficié de bonus d'une valeur totale de 4,2 milliards de francs. En 2011, les récompenses s'élevaient encore à 2,6 milliards. Et l'année dernière, les bonus se chiffraient à 2,5 milliards de francs.