Marchés boursiers2018 est la pire année depuis 2011 pour le SMI
Pour la Bourse suisse, le millésime 2018 sera à marquer d'une pierre noire. Il faut remonter à 2011 pour voir l'indice phare boucler l'année sur un recul de plus de 10% en rythme annuel.

La bourse suisse ne gardera pas un souvenir mémorable de l'année qui se termine.
Sur l'ensemble de l'exercice, le premier trimestre s'est avéré particulièrement médiocre, ainsi que mai et décembre, alors que le mois le plus faste pour le Swiss Market Index (SMI) a été celui de juillet. Au contraire des années précédentes, les valeurs du marché élargi ne se sont guère mieux portées que les «blue chips». Dans les salles de marché, l'ambiance a été plombée par la détérioration des perspectives conjoncturelles, entre autres à la faveur de la «diplomatie commerciale» du président américain Donald Trump, ainsi qu'au resserrement de la politique monétaire des banques centrales, même si dans l'ensemble cette dernière est restée expansive.
A l'approche de Noël, le SMI reculait de plus de 10% en comparaison annuelle, plongeant vendredi matin à 8372,61 points, un nouveau plus bas sur l'année. Ajusté du versement des dividendes, le repli est ramené à environ 7%. L'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) a réalisé une contre-performance similaire (-8,9%). Les oiseaux de mauvais augure qui avaient mis en garde contre une flambée de la volatilité avaient vu juste. Dès fin janvier, les fluctuations se sont creusées et en février, l'indice de volatilité VSMI - aussi connu comme le baromètre de la peur - a régulièrement franchi la barre des 20%. Entre le plus haut inscrit en janvier (9616) et le plus bas de juin (8373), l'écart dépasse les 1200 points.
En milieu de peloton à l'international
En comparaison internationale, le SMI s'est maintenu au-dessus du Dax allemand et du FTSE britannique, et plus ou moins au niveau de CAC40 français et du Nikkei japonais. Il est en revanche resté en retrait de 4 points de pourcentage par rapport au Dow Jones Industrial, l'indice roi de la place new-yorkaise. Avec un recul de «seulement» 4,5%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, est celui qui s'est le mieux maintenu, même s'il a considérablement reculé depuis son plus haut historique d'août, entraînant dans sa chute plusieurs valeurs helvétiques. Sur le front politique, l'année a été marquée par l'erratique président américain. Les tensions commerciales, en particulier avec la Chine, ont mis les nerfs des marchés à rude épreuve. Après les menaces et les rodomontades est venu le temps des taxes douanières puis des mesures de rétorsion. Celles-ci ont laissé des traces sur l'économie chinoise. A cela se sont ajouté en Europe, surtout en fin d'année, les inquiétudes autour du Brexit et du budget italien. Sur le plan économique, la plupart des experts s'accordent à dire que la croissance mondiale a désormais franchi son zénith, même si les opinions divergent quant à l'ampleur du ralentissement attendu l'année prochaine. (nxp/ats)