Heurts au Yémen400 blessés dans une manifestation
Plus de 400 manifestants ont été blessés lundi matin au Yémen.
Les forces de l'ordre yéménites ont tiré en l'air et fait usage de gaz lacrymogène lors d'un défilé en direction d'une résidence présidentielle à Hodeïda, sur la mer Rouge, a-t-on appris auprès de médecins.
Selon des habitants interrogés par Reuters, la manifestation, qui a réuni quelques centaines d'opposants, avait été organisée pour protester contre la dispersion d'autres rassemblements à Taïz, au Sud de Sanaa, qui a fait deux morts et plusieurs centaines de blessés.
«Ils se sont subitement rassemblés autour du siège de l'administration provinciale et se sont dirigés vers le palais présidentiel, mais la police leur a barré la route en tirant en l'air et à l'aide de gaz lacrymogène. J'ai vu beaucoup de policiers en civil s'en prendre à eux également», a déclaré un témoin.
Des médecins de l'hôpital local ont fait état de 59 blessés, dont neuf par balles, et de 350 intoxications dues au gaz lacrymogène.
Revirement américain
Confronté depuis janvier à une vague de contestation inspirée des révolutions tunisienne et égyptienne, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a ordonné dimanche à ses détracteurs de mettre fin aux violences et a clairement fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de renoncer à ses fonctions dans l'immédiat.
Les Etats-Unis estiment toutefois que le président yéménite ne répondra pas aux revendications de ses opposants et jugent qu'il doit être écarté, rapporte le «New York Times», citant des membres des deux gouvernements.
L'administration Obama, qui soutenait jusqu'ici Ali Abdallah Saleh, a changé d'avis la semaine dernière et considère désormais son maintien au pouvoir comme un facteur d'instabilité, écrit le journal. Les Etats-Unis l'ont d'ailleurs fait savoir à leurs alliés et à des journalistes, précise-t-il.
Selon un responsable yéménite cité par le quotidien, des négociations en vue du départ du président Saleh ont débuté après la mort d'une cinquantaine de manifestants, tués le 18 mars par des miliciens proches du gouvernement. «Les Américains font pression depuis le début en faveur d'un transfert du pouvoir», a-t-il dit.
(ats)