Proposition italienne750 francs mensuels pour quitter le nid familial à 18 ans
Le ministre italien de l'administration publique Renato Brunetta a proposé dimanche lors d'une émission télévisée de verser 500 euros par mois (environ 750 fr.)financés en réduisant certaines retraites, à tous les jeunes acceptant de quitter le domicile familial à 18 ans.
Le ministre avait déjà défrayé la chronique en proposant la semaine passée d'obliger «par voie législative» ces jeunes «bamboccioni» (gros poupons) à partir de chez leurs parents. Mais M. Brunetta avait semblé faire marche arrière en parlant de «simple provocation lucide».
Il a relancé son idée dans l'émission du dimanche après-midi Domenica In sur la première chaîne publique italienne en proposant de fournir 500 euros par mois «d'allègements, réductions sur les loyers, prêts etc..» pour aider les jeunes à s'installer loin de papa et maman.
Le Palais Chigi, siège du gouvernement de centre-droit de Silvio Berlusconi, a diffusé rapidement un communiqué en parlant d'«idée tout à fait personnelle au ministre, ne résultant pas du tout d'un accord gouvernemental».
Pour financer l'aide «bamboccioni», M. Brunetta a proposé «d'agir sur les retraites pour celles qui commencent à 55 ans parce qu'il faut donner moins aux parents et davantage aux enfants». Selon lui, son collègue des Finances Giulio Tremonti est «d'accord».
Cela n'alourdira pas l'énorme dette italienne puisqu'il suffira, selon lui, d'«intervenir sur certaines anomalies du système retraite et d'aide sociale».
«L'Italie est pleine de jeunes gens très bien, qui prennent des risques et veulent être libres. Nous, les parents, sommes responsables» du fait qu'ils restent au domicile familial jusqu'à souvent plus de 30 ans et parfois 40 ans, a dit M. Brunetta.
L'opposition de gauche et les syndicats ont crié au scandale.
Pour la Cgil, principale organisation syndicale, l'idée va créer des «conflits entre générations». Le Parti démocrate (gauche) et Italie des valeurs (Idv) ont dénoncé une «trouvaille démagogique».
Pourquoi ne pas financer cette aide avec «l'argent des fraudeurs du fisc», revenu massivement ces derniers mois grâce à une amnistie, a rétorqué le chef d'Idv, l'ex-juge anti-corruption Antonio Di Pietro. (afp)