Genève - Logement: 80% des surélévations se font par dérogation

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Genève - Logement80% des surélévations se font par dérogation

Une quarantaine de personnes ont participé samedi matin aux funérailles du logement abordable, organisées par l'association des habitants des Pâquis SURVAP, à Genève.

Des personnes avec des couronnes mortuaires ont défilé à Genève, samedi, pour protester contre la mort du logement abordable.

Des personnes avec des couronnes mortuaires ont défilé à Genève, samedi, pour protester contre la mort du logement abordable.

L'association des habitants des Pâquis SURVAP a dénoncé le fait que 80% des surélévations du quartier dérogent aux lois. Elle exige que le Département du logement fasse respecter le cadre légal.

«Les contrôles ne sont plus systématiques car le service juridique relatif à la loi sur les démolitions, transformations et rénovations ne compte plus qu'une seule personne, contre douze avant l'arrivée de l'ex-conseiller d'Etat libéral Mark Muller», a relevé devant les médias Guy Valance, président de SURVAP.

Aux Pâquis, les exemples de disparition de logements abordables à la suite d'une surélévation non conforme sont légion. Le «cortège funèbre» s'est déplacé auprès de cinq d'entre eux, désormais dévolus à la spéculation et au luxe. Cette «dérive frénétique» ne répond pas aux besoins prépondérants de la population, critique l'association.

7000 francs de loyer

Ainsi, deux étages ont été ajoutés à l'immeuble du 3, rue Butini en 2011. Or un seul appartement a été créé au lieu des quatre logements autorisés. Dénoncé par SURVAP, qui considère qu'il s'agit là d'une villa, le propriétaire a tenté de régulariser les travaux. L'Etat a constaté au moins neuf infractions, dont la réunion illicite de deux appartements dans un étage inférieur.

Mais le «coeur du monstre», selon Guy Valance, se situe au 1-3, rue Gevray. L'ancien hôtel California occupé par des étudiants a été détruit pour construire deux immeubles. L'un est destiné à la vente, tandis que les douze appartements de l'autre sont mis en location à 3000 francs par an au maximum à la suite de négociations avec l'ASLOCA et SURVAP, qui ont fait opposition.

Aucun des appartements à vendre n'a trouvé preneur, affirme Guy Valance. «A 27'000 francs le mètre carré, on ne va pas s'enterrer aux Pâquis», relève-t-il. Et d'indiquer que ces logements sont désormais proposés à la location: 7'000 francs par mois pour un quatre pièces genevois, c'est-à-dire cuisine comprise. «Un prix tout à fait abordable dans un quartier populaire», ironise-t-il. (ats)

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