
Une majorité de femmes considèrent que la course à pied n’est pas une activité sûre, selon un sondage.
Harcèlement de rue92% des femmes ont peur en allant courir
Adidas publie les résultats d’un sondage sur la sécurité des joggeuses. 69% d’entre elles prennent des précautions avant de s’adonner à cette activité sportive.
- par
- Lauren Cavin-Hostettler
Éviter le harcèlement, même pendant un footing. C’est ce que vivent de nombreuses femmes. Adidas a interrogé 9000 personnes âgées de 16 à 34 ans sur leur expérience et leur perception de la sécurité quand elles pratiquent cette activité sportive.
Dans la foulée, l’équipementier sportif a réalisé une vidéo, «The Ridiculous Run», diffusée sur YouTube (voir ci-dessus), qui illustre le fait que 69% des femmes qui font du jogging prennent des «précautions spécifiques pour se sentir en sécurité, comme porter des vêtements amples ou courir en compagnie de quelqu’un qu’elles estiment capable de les protéger».
38% de coureuses victimes de harcèlement
Ce sondage, publié le 10 mars, dévoile des chiffres inquiétants: 92% des femmes déclarent ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elles partent courir et 51% craignent une agression physique. 38% ont déjà été victimes harcèlement physique ou verbal. Parmi elles, plus de la moitié a essuyé des commentaires sexistes ou une proposition sexuelle (55%), a été klaxonnée (53%) ou a été suivie (50%). À la suite d’un tel événement, elles sont 53% à souffrir d’anxiété, contre 38% des hommes et 46% d’entre elles décident d’arrêter la course à pied, contre 33% des hommes.
En 2016, une étude de «Runner's World», magazine de course à pied, faisait déjà état de harcèlement dont les joggueuses étaient victimes, dans la rue: 27% indiquaient d’ailleurs avoir arrêté de courir à l’extérieur et préféré s’inscrire dans une salle de sport. Au Québec, depuis 2022, des cours d’autodéfense pour les coureuses sont proposés pour lutter contre ces violences et booster la confiance en soi.