Montreux: A l'école du rire, de jeunes Romands font les clowns

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MontreuxA l'école du rire, de jeunes Romands font les clowns

Apprendre à faire rigoler: tel est le rêve de beaucoup. Or, certains sautent le pas en prenant des cours.

par
Audrey Ducommun
Dans la grande famille des nez rouges, la compétition n'existe pas. C'est plutôt la dynamique du groupe qui est privilégiée.

Dans la grande famille des nez rouges, la compétition n'existe pas. C'est plutôt la dynamique du groupe qui est privilégiée.

A quelques jours du 1er avril, la Suisse romande a déjà envie de se fendre la poire. Ne serait-ce qu'à la première édition du Festival du rire de Genève. Pourtant, mardi dernier, c'est à l'autre bout du lac, à Montreux, que treize clowns sont nés lors d'un atelier d'initiation à cet art. Curieux, amateurs ou professionnels, ils sont passionnés par cet univers et voulaient éveiller en eux le personnage comique.

«Pour y parvenir, il faut d'abord être bien avec soi-­même», a appris Melody, de Bex (VD). Sans expérience, la jeune femme de 27 ans était impatiente de découvrir cette activité pour la partager avec son entourage. «Il faut aussi retrouver l'état d'émerveillement d'un enfant», ajoute Cynthia, une Genevoise de 33 ans. Au final, l'objectif est d'«apprendre à rendre les gens heureux dans un monde fait d'injustices», du propre aveu du comique américain Jango Edwards, qui dirigeait l'atelier pendant une semaine. «Grâce à ses conseils, on prend conscience de chaque parcelle de notre corps à articuler pour un effet visuellement complet», dit Diane, 31 ans, comédienne intermittente venue de Lausanne.

Outre la théorie, il y a la pratique. Les comiques en devenir sillonnent les rues montreusiennes en chantant. Là, il faut surprendre les passants. «Le sourire est une arme de construction massive», assure Jango Edwards. C'est dans cet esprit qu'il donne comme devoir l'exercice suivant: sourire en continu durant une minute, tous les jours, jusqu'à ce que ce soit douloureux.

Pour la chanteuse vaudoise Vivian'Thalie, à l'origine de ce projet, cette expérience est un «excellent moyen pour s'ouvrir aux autres».

«Faire rigoler, un travail continu»

Le Lausannois Thomas Wiesel, 24 ans, est à l’affiche demain au Festival du rire de Genève.

– Quels sujets amusent le jeune public romand?

– Les people, le sport et le sexe, en conservant un humour local pour être proche des discussions courantes. Et je n’ai pas peur de charger. Ma génération est très décomplexée, il n’y a pas de tabous.

– Chez vous, le verbe l’emporte-t-il sur le geste?

– Oui, car je ne bouge pas sur scène. Le «stand up» est populaire aux Etats-Unis. L’objectif est de faire un maximum d’effet en très peu de temps. Tout passe par le texte.

– Comment percer?

– Par le travail. Je passe 90% de mon temps à rédiger et à peaufiner des embryons de sketches. La bonne blague, c’est souvent la dixième!

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