DOCU: A la recherche du Japon perdu de Bouvier

Pas facile, l'exercice que nous demande ce soir «Passe-moi les jumelles»: oublier les traumatismes que le Japon a récemment traversés pour se laisser bercer par un sujet empreint de douceur et de nostalgie dans l'Empire du Soleil levant. Pourtant, Benoît Aymon y parvient sans peine. Il nous emmène sur les traces de Nicolas Bouvier, écrivain et grand voyageur genevois, du temps où il vécut à Tokyo; une première fois au milieu des années 1950, puis dix ans plus tard.

Bien sûr, ce Japon n'existe plus. Toutefois, il en reste des traces, ici et là. Ou plutôt une atmosphère, que Romain Guélat, réalisateur, est allé soigneusement traquer, notamment du côté de Araki-chô, ancien quartier des fleurs et des geishas.

On y retrouve ainsi une éditrice fan du Suisse ou encore un autre écrivain genevois, David Zoppetti, qui pense et écrit en japonais. Le tout entrecoupé de la voix si particulière de Bouvier, enregistrée peu avant sa mort, en 1998, par Benoît Aymon lui-même. Si l'on y découvre aussi une facette de l'écrivain qu'on lui connaît peu – le travail de photographe, qu'il pratiqua pour survivre, lors de son premier séjour –, on sort surtout de ce documentaire avec une idée en tête: se replonger le plus vite possible dans les textes de ce maître du récit de voyage.