LausanneA sec, les secouristes de la nuit menacent de s'arrêter
Faute d'aide de la Ville, des secouristes ne s'occuperont plus des noctambules dans la rue, mais seulement des clients des clubs qui les paient.
- par
- Mirko Martino

La société Hemostaz prévoit de ne plus intervenir dans les rues.
La date a été fixée: à partir du 24 juillet, la société Hemostaz ne viendra plus en aide aux fêtards en difficulté dans les rues de Lausanne. Elle assurera son assistance médicale uniquement dans les boîtes de nuit qui la paient et à leurs abords. «Entre 2h et 6h, quand les correspondants nocturnes de la Ville ne sont plus là, nous intervenons à leur place, détaille David Ferreira, coordinateur chez Hemostaz. Mais avons décidé de ne plus le faire.» Un choix qui tombe quelques jours après la décision des autorités lausannoises de pérenniser les correspondants de nuit (lire encadré).
«Depuis septembre 2013, certains clubs font appel à nous, les jeudis, vendredis, samedis et veilles de fériés, explique David Ferreira. Leurs cotisations ne suffisent pas pour intervenir aussi dans les rues. On survit grâce à nos bénévoles. Il faudrait 3000 francs de plus par mois pour continuer nos patrouilles. Pourquoi la Ville ne fait-elle rien?»
Directement concerné, Pierre-Antoine Hildbrand est surpris. «Nous n'avons reçu aucune demande en ce sens, affirme le municipal chargé de la sécurité. Et si nous options pour un tel service, il y aurait d'abord un appel d'offres.» Mais le dossier pourrait rebondir. «Le service d'Hemostaz fait partie de la charte Label Nuit que nous désirons instaurer pour les clubs avant la fin de l'année. C'est un plus pour tout le monde», plaide Thierry Wegmüller, président de GastroLausanne, qui rencontrera les autorités en septembre.
Apaiser et encadrer
Sept correspondants de nuit interviennent en duo ou en trio du jeudi au samedi, de 18h à 2h, dans les rues de Lausanne, depuis octobre 2015. Leur rôle: apporter une réponse non-policière aux incivilités et de pacifier les nuits. Après une phase test, le dispositif a convaincu la Municipalité, qui veut le pérenniser. Si le législatif donne son aval cet automne, les effectifs passeront à 14 personnes à temps partiel dès janvier prochain, ce qui correspond à 9,6 emplois à temps plein. L'investissement de la Ville sera d'environ 1,1 million par année.