Affaire des fuites: Accablé de toutes parts, Alain Berset devra s’expliquer face à ses collègues

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Affaire des fuitesAccablé de toutes parts, Alain Berset devra s’expliquer face à ses collègues

La presse revient abondamment sur l’affaire qui secoue le microcosme politique suisse en ce début d’année. La pression monte.

Mercredi, les conseillers fédéraux devraient aborder la question lors de la séance hebdomadaire.

Mercredi, les conseillers fédéraux devraient aborder la question lors de la séance hebdomadaire.

20min/Simon Glauser

Les critiques fusent de toutes parts à l’encontre d’Alain Berset suite à l’affaire qui l’entoure au sujet des fuites régulières d’infos supposées confidentielles au «Blick». La presse, surtout alémanique, s’y intéresse largement samedi. Mercredi lors de la séance du Conseil fédéral, Alain Berset devra s’expliquer face à ses collègues, plusieurs s’étant dit «choqués» de ce qu’ils ont appris jusqu’ici.

Selon le président de l’UDC Marco Chiesa au «Tages Anzeiger», les procès-verbaux des auditions dans l’affaire devraient être rendus publics. «Alain Berset a été entendu par le procureur pendant plus de six heures et son responsable communication, Peter Lauener, a démissionné du jour au lendemain. Pourquoi tout ça? La population a le droit à la transparence», dit-il.

Le président de l’UDC estime que la population a le droit de savoir de quoi il retourne.

Le président de l’UDC estime que la population a le droit de savoir de quoi il retourne.

20min/Stefan Lanz

«Meilleures salutations, aussi de la part d’Alain Berset»

La question que tout le monde se pose désormais est: Alain Berset savait-il que l’un de ses plus proches collaborateurs a échangé près de 180 e-mails avec le CEO du groupe Ringier, qui édite «Blick»? «Je n’échange pas autant d’e-mails même avec ma propre femme! dit Marco Chiesa. Et qu’en est-il des téléphones, en plus?» Pour lui, soit Alain Berset savait tout et il doit s’en aller, soit il ne savait pas et il faut en déduire de grosses lacunes dans la gestion de son département.

La «Schweiz am Wochenende», de son côté, n’a pas hésité dans son édition de samedi à reproduire les captures d’écran de certains des e-mails, auxquels le journal a eu accès. On y lit les fréquents échanges entre le CEO de Ringier et Peter Lauener dans une relation qui semble amicale. L’un des mails a retenu l’attention du journal alémanique: «Meilleures salutations, également de la part du conseiller fédéral Berset», conclut Peter Lauener à la fin de celui-ci. 

Pour Marco Chiesa, «de telles relations trop étroites peuvent mettre en danger notre système politique. Nous avons besoin d'un gouvernement qui fonctionne, et nous avons besoin de médias indépendants», dit-il.

La justice d’un côté, la politique de l’autre

Alain Berset, de son côté, indique qu’il ne peut pas commenter l’affaire tant que les enquêtes de la justice sont en cours, ce qui est également la position de son parti, qui le défend toujours. Or certaines critiques, dont celle de Marco Chiesa, consistent à dire que, peu importe que Berset reste encore une année ou quatre au Conseil fédéral, ces enquêtes ne seront pas terminées. À l’aspect pénal doit aussi se joindre l’aspect politique. Cette semaine, les commissions de gestion du Parlement, les organes de surveillance de l’Etat, doivent décider des suites politiques qu’elles entendent donner à l’affaire.

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(ywe)

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