Jeux vidéo: «Call of Duty» accusé de «russophobie»: scandale

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Jeux vidéo«Call of Duty» accusé de «russophobie»: scandale

Exécutions de civils, occupation, terrorisme... Le traitement de l'armée russe dans le dernier opus du célèbre jeu de tir suscite une vague d'indignation en Russie.

Edité par la société américaine Activision, «Call of Duty : Modern Warfare» est sorti vendredi 25 octobre.

Edité par la société américaine Activision, «Call of Duty : Modern Warfare» est sorti vendredi 25 octobre.

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Retrait de la vente et appels au boycott: le dernier opus du célèbre jeu de guerre Call of Duty suscitait mercredi la controverse en Russie, accusé de souiller l'armée russe dans un scénario rappelant fortement la Syrie.

La bande-annonce de «Call of Duty : Modern Warfare»

«Propagande anti-russe»

Edité par la société américaine Activision, «Call of Duty : Modern Warfare», sorti vendredi, est le dernier-né d'un des jeux vidéo de tir à la première personne les plus vendus au monde.

Mais depuis la publication de sa bande-annonce en mai, le titre s'est attiré des critiques en Russie de la part de médias d'Etat et d'utilisateurs qui l'accusent de «russophobie». En modo «solo», le joueur se retrouve notamment dans la peau d'une enfant, Farah, assistant au meurtre de son père par un soldat russe en Urzikistan, un pays imaginaire du Moyen-Orient.

Après avoir vengé son père, la jeune femme prend la tête d'une rébellion contre l'occupation russe. D'autres scènes du jeu montrent des militaires russes exécutant ou bombardant des civils.

L'univers du jeu rappelle fortement la Syrie, où Moscou a envoyé depuis 2015 ses bombardiers à la rescousse du régime de Bachar el-Assad.

Dès sa sortie, le jeu a reçu une avalanche d'avis négatifs sur le site Metacritic, faisant baisser fortement sa note. De nombreux commentaires, en russe et anglais, l'accusent de «propagande anti-russe».

«Un jeu ouvertement criminel»

Un joueur professionnel influent en Russie, Ilia Davydov, alias Ilia Maddyson, a même annoncé qu'il boycotterait le nouvel épisode.

«Il faut être un vrai monstre pour jouer à un jeu ouvertement criminel où il est dit noir sur blanc que les soldats russes sont des terroristes», déclare-t-il sur Twitter.

«L'éditeur promettait de dire que la guerre c'est mal, mais ce qu'il dit, finalement, c'est que les Russes sont mauvais», a-t-il ajouté, interrogé par la chaîne de télévision privée Ren-Tv.

Face au scandale, le japonais Sony a décidé la semaine dernière de ne pas proposer le titre à la vente en Russie pour sa console Playstation 4. Il reste néanmoins disponible sur PC et sur la Xbox One de Microsoft.

Alors que la série Call of Duty a souvent été critiquée pour sa vision héroïque de la guerre à la gloire des armées occidentales, ce dernier épisode a reçu des éloges dans la presse pour avoir choisi de montrer davantage la souffrance des civils.

Il s'agit d'un remake d'un premier jeu sorti en 2007, où le principal méchant était également un Russe chef d'un parti ultra-nationaliste.

Dernièrement, l'éditeur Activision a aussi été impliqué dans une controverse après avoir sanctionné un joueur qui avait affiché son soutien au mouvement pro-démocratie à Hong Kong. (nxp/afp)

(NewsXpress)

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