CoronavirusVaccin Moderna: sur la sellette, Alain Berset s’explique
Selon la presse, la Suisse aurait pu acheter une ligne de production du vaccin Moderna chez Lonza mais a refusé. Le ministre a démenti devant la presse vendredi.
- par
- Christine Talos

Alain Berset s’est expliqué sur la possibilité de l’achat d’une ligne de production du vaccin Moderna chez Lonza.
La polémique autour d’une ligne de production n’a pas manqué de s’inviter dans la conférence de presse du Conseil fédéral. Alain Berset, mis en cause jeudi par des révélations du Tages-Anzeiger et attaqué violemment par le PLR, a du coup lui-même abordé le sujet. Un brin mal à l’aise et nerveux, il a démenti les accusations dont il faisait l’objet, essentiellement de la part de la presse alémanique.
De quoi s’agit-il? Selon le Tages-Anzeiger, la Confédération, par l’intermédiaire de l’OFSP, aurait refusé, «pour d’obscures raisons» selon le PLR, une offre qui aurait permis à la Suisse de disposer d’une ligne de production de vaccins contre le Covid, pour son usage propre et au sein même des locaux de l’usine Lonza à Viège (VS). Une usine qui produit actuellement le vaccin pour le compte de Moderna. Selon le journal, cette ligne n’aurait coûté que 60 à 70 millions de francs pour 100 millions de doses et les besoins de la population auraient pu être couverts en quelques semaines. «Alors que le vaccin est la seule solution pour sortir de la crise, la décision de la Confédération est incompréhensible et inadmissible», avait tonné le PLR jeudi en demandant qu’Alain Berset, s’exprime clairement sur le sujet.
«Il n’a jamais été question de l’achat d’une ligne de production»
Le Fribourgeois s’est donc exécuté ce vendredi. Il a expliqué ce qu’il s’était passé il y a un an. «Nous avons reçu une lettre de Lonza qui nous faisait part – et c’était une très bonne nouvelle - du fait que l’entreprise avait été choisie par Moderna pour participer à la production des vaccins et qu’il y aurait des investissements importants en Suisse», indique-t-il. «Mais il n’a jamais été question de l’achat d’une ligne de production», a-t-il souligné.
Et surtout il n’aurait jamais été possible d’avoir accès au vaccin de Moderna en négociant avec Lonza, selon lui. «La Suisse ne négocie pas avec des sous-traitants», a-t-il expliqué. «Ce n’est pas en investissant dans les infrastructures d’un sous-traitant avec lequel on a un excellent contact par ailleurs, que l’on peut s’arroger des droits ou garantir l’accès à un vaccin», a souligné Alain Berset. La Suisse, par le biais de l’OFSP, s’est donc contentée de négocier avec Moderna «propriétaire à 100% du vaccin», pour la réservation et l’achat de vaccins, en sachant qu’une partie de la production se ferait en Suisse, a-t-il conclu.