TGV Turin-LyonAffrontements entre police et opposants
Des affrontements se déroulaient mercredi soir vers Chianoccho (nord de l'Italie), à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Turin, entre opposants au TGV Lyon-Turin et forces de l'ordre.
Les manifestants lançaient des pierres sur les carabiniers qui ripostaient à coups de grenades lacrymogènes. Toutefois, peu après 21H00 GMT, les forces de l'ordre semblaient avoir repoussé les manifestants.
Les incidents ont éclaté dans la soirée au moment où les No-Tav (No al treno alta velocità, non au train à grande vitesse) étaient délogés par la police après avoir bloqué une partie de l'autoroute entre Turin et Bardonecchia (90 km de la capitale piémontaise, non loin de la frontière franco-italienne) pendant plus de deux jours.
Au moment de la levée de leurs barricades, la plupart des manifestants se sont éloignés sans opposer de résistance, tandis que d'autres, le visage cagoulé, ont mis le feu à des pneus et lancé des pierres sur les forces de l'ordre.
Une équipe de l'agence audiovisuelle H24 a été agressée par un groupe de manifestants qui ont frappé un opérateur à coups de poing. Cette équipe avait enregistré la veille un manifestant qui prenait à partie les carabiniers, les insultant à distance. Une équipe de TgCom, chaîne privée de télévision italienne, a également reçu des menaces, toujours selon l'Ansa.
Nouvelles manifestations jeudi
Des manifestations sont prévues jeudi à Rome, où le ministre de l'Intérieur, Anna Maria Cancellieri, doit rencontrer les édiles locaux et régionaux.
«Je pense qu'avec le dialogue on peut résoudre beaucoup de problèmes», «mais sur certaines choses, je suis favorable à une fermeté absolue», a déclaré la ministre, qui a reçu l'appui de toutes les forces politiques italiennes.
Lundi, un opposant au TGV Lyon-Turin avait été grièvement blessé en tombant d'un pylône électrique dans la vallée de Suse, où venaient de débuter les travaux d'extension du chantier.
Fin du chantier en 2023
Hospitalisé à Turin, Luca Abbà, 37 ans, un des dirigeants historiques de ce mouvement, était toujours maintenu dans un coma artificiel mercredi soir, mais, selon les médecins, son état semblait s'améliorer.
Le TGV Lyon-Turin, dont le coût total est évalué à près de 20 milliards d'euros, suscite une vive opposition d'une partie de la population dans la vallée de Suse, qui estime qu'il s'agit d'un projet «inutile, coûteux» et dangereux pour l'environnement.
Selon ses promoteurs au contraire, il s'agit d'un projet stratégique pour l'Europe. Il doit permettre de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de quatre heures, contre sept actuellement, et celui Lyon-Turin à moins de deux heures contre plus de quatre aujourd'hui. Il devrait en outre permettre de libérer la route de 700.000 camions par an.
La fin du chantier est prévue en 2023. (afp)