GenèveAirbus stoppé en plein envol à cause d'un natel
Le pilote d'un jet a planté les freins alors qu'il allait décoller du tarmac de Cointrin, mardi matin. En cause: un téléphone resté allumé. Leur dangerosité n'est pas prouvée.
- par
- tpi
Un frisson d'angoisse a parcouru la cabine du vol Iberia 3489 Genève-Madrid, mardi matin. Peu avant 8 h, alors qu'il venait de mettre les gaz en bout de piste, le pilote de l'A319 a décidé de stopper net sa procédure de décollage. La raison? «On nous a expliqué qu'un téléphone portable avait crée une interférence avec les instruments de vol», souffle un passager, soulagé. Une hypothèse confirmée par une source à l'aéroport.
Heureusement, le jet n'avait pas pris beaucoup de vitesse et personne n'a été blessé. Un quart d'heure après la manœuvre d'urgence, l'avion était d'ailleurs dans le ciel en direction de la capitale espagnole. «Ce n'est pas anodin, mais ça se produit deux à trois fois par année, précise Bertrand Stämpfli, porte-parole de Genève Aéroport. Les pilotes préfèrent tout arrêter à la moindre alerte, comme le grésillement d'un écran de contrôle.»
Les Etats-Unis favorables aux coups de fil en l'air
Reste qu'aucune étude n'a démontré de liens directs entre un natel allumé et les perturbations observées dans un cockpit, rappelle-t-on à l'Office fédéral de l'aviation civile. La législation européenne est très souple, le texte stipulant que les compagnies doivent «prendre les mesures nécessaires pour que les appareils électroniques n'affectent pas les équipements de l'avion.»
Les Etats-Unis songent eux à autoriser les coups de fil, même en phases de décollage et d'atterrissage. Une mesure qui ne réjouit pas les pilotes suisses. «Les interférences peuvent provoquer des fausses alarmes et des atterrissages d'urgence», prévient le syndicat Aeropers.