Otages français dans le SahelAl-Qaïda diffuse une vidéo des otages
Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a diffusé une vidéo des quatre otages français retenus au Sahel. Ils exhortent Nicolas Sarkozy au «retrait des troupes françaises d'Afghanistan».
Une vidéo des quatre otages français, retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans le Sahel, a été diffusée mercredi matin par le centre américain de surveillance des sites islamistes. Dans cette vidéo de près de trois minutes, on entend successivement les voix des quatre otages Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Furrer, illustrées par leur photo respective, avec des hommes en armes derrière eux.
Chacun donne la date de l'enregistrement du message, réalisé entre le 11 et 13 avril derniers. «Nous vous supplions M. le président de la République française Nicolas Sarkozy de répondre favorablement à la demande d'Al-Qaïda concernant le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, étant donné que les Français n'ont aucun intérêt dans la guerre en Afghanistan», déclare Pierre Legrand, 25 ans, le premier à parler. Les trois autres otages reprennent à quelques mots près le même message.
Pas de commentaire
Leur déclaration est précédée par la mention, en arabe et français, «messages d'otages français au président français Nicolas Sarkozy», suivie d'images de combattants dans le désert, avec une musique en fond.
Mercredi matin, le quai d'Orsay a déclaré avoir pris connaissance de la vidéo mais n'avait pas de commentaire dans l'immédiat.
Otages libérés
Trois otages ont été libérés le 24 février au Niger, Françoise Larribe, épouse de Daniel, un collaborateur d'Areva, le Malgache Jean-Claude Rakotorilalao et le Togolais Alex Awando. Ils faisaient partie des sept otages, enlevés le 16 septembre dernier à Arlit au Niger.
Quatre Français et trois salariés du groupe Vinci restent détenus dans le Sahel. Les sept otages avaient été enlevés sur le site d'extraction d'uranium exploité par Areva. Ce rapt a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). (ap)
Non au chantage
"Nous ne nous faisons dicter notre politique étrangère sous quelque forme que ce soit", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement François Baroin après la diffusion de la vidéo des quatre otages français.
Lors du compte-rendu du conseil des ministres, François Baroin a noté qu'il n'y avait »rien de nouveau« dans les revendications exprimées par les ravisseurs comme dans la position de la France. L'»élément nouveau«, c'est cet enregistrement vidéo qui nécessite d'être authentifié et daté, a-t-il dit, évoquant »une preuve de vie«.
»La France met tout en oeuvre pour libérer nos otages«, a rappelé le ministre. »Je ne peux pas en dire plus«, a-t-il ajouté alors qu'on lui demandait si des contacts avaient lieu avec les ravisseurs. Il a répondu par la négative à la question de savoir si le sujet avait été évoqué lors du Conseil des ministres par le président de la République.