Uettligen (BE)Amendé pour avoir un peu trop taillé sa propre haie
Un agriculteur a été jugé pour y être allé un peu fort sur la découpe d'un végétal. Il doit désormais payer une amende.
- par
- rc/vsm

Pour E.M.*, son procès est absurde: «J'ai été condamné parce que je n'avais pas d'autorisation pour couper ma propre haie». L'agriculteur à la retraite a été reconnu coupable lundi devant le Tribunal régional de Berne-Mittelland d'avoir coupé plus de la moitié de sa haie en 2017. Une manœuvre qui aurait, selon la justice, requis un permis spécial.
La Cour n'a pas tenu compte du fait que la barrière végétale était en meilleur état qu'il y a deux ans. La juge a même consulté un spécialiste de la faune et la flore afin d'en savoir plus: «Cela fait plus de 40 ans que je m'occupe de ce sujet et je dois dire que la haie est en bon état», a affirmé le professionnel au tribunal.
Il a également expliqué qu'une famille de pies-grièches écorcheur s'était installée dans la haie en question. Ces oiseaux, qui se nourrissent principalement d'insectes, nichent exclusivement dans des endroits où ils ont un large choix de nourriture. Le fait que cette espèce de volatile ait élu domicile dans ladite haie prouve que la biodiversité de celle-ci a été préservée.
Il s'occupe de son arbuste depuis 40 ans
Un argument que la justice n'a pas pris en considération, estimant que le jugement ne portait que sur les faits de 2017.
Fête des Vignerons oblige, une grande étable occupe le Jardin Doret depuis la semaine passée. Avec le bruit et les effluves engendrés, des habitants s'interrogent sur la légalité.
L'agriculteur avait planté la haie sur sa propriété il y a 40 ans et s'en est toujours occupé seul. Bien qu'il ne l'ait pas abîmée en coupant les branches, l'acte constitue tout de même une violation de la loi sur la protection de la nature du canton de Berne. C'est pourquoi, de l'Office cantonal de l'agriculture et de la nature (OAN) a intenté une action en justice contre l'agriculteur.
Frustration et bureaucratie
La juge a finalement conclu que l'accusé n'avait pas endommagé la haie mais qu'il avait violé la loi en la coupant de plus de moitié sans autorisation. Il devra donc s'acquitter d'une amende à trois chiffres. «C'est frustrant», confie l'agriculteur.
Le verdict n'est pas encore définitif et peut être contesté par l'accusé dans les dix jours. L'homme, quant à lui, ne sait pas encore s'il fera recours: «Je vais en discuter avec ma femme. Mais personnellement, je voudrais clore ce chapitre une fois pour toutes».
* Nom connu de la rédaction