LausanneAntispécistes vs barbecue: un partout
Une cinquantaine d'antispécistes ont manifesté samedi devant la foire agricole Swiss Expo, qualifiée «d'exposition de la honte». Non loin, un barbecue gratuit se voulait une démarche «positive» en faveur des éleveurs.
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- ats/jbm
Pour son dernier jour, le salon agricole Swiss Expo a vu, devant ses portes, se dérouler une manifestation d'antispécistes comme cela avait été le cas lors de l'édition précédente.
«Tous différents, tous égaux, nous sommes tous des animaux», «Elevages, abattoirs, spécistes, y en a marre». A leurs yeux, Swiss Expo est «l'exposition de la honte» qui cache la vérité sur le sort «misérable» des animaux, «les horreurs de l'élevage».
Un soutien pour une transition
Les antispécistes ont étalé leurs exigences: que le gouvernement ferme les abattoirs, que l'Union suisse des paysans (USP) travaille à la reconversion des éleveurs, que les écoles ne soutiennent pas la propagande de Swissmilk ou que les gymnases proposent des cours d'éthique animale.
«Notre entreprise est révolutionnaire», a lancé une militante dans le mégaphone, jugeant que «la violence était du côté des abattoirs». «Nous sommes des modérés, presque mous», a-t-elle ajouté sur le ton du regret.
A 15 heures 30, après une photo de famille, Fabien Truffer, porte-parole de l'association Pour l'Égalité Animale (PEA) tire un bilan positif de l'action. «On avait quand même un peu peur en venant à Beaulieu qu'il y ait des affrontements. Nous avons pu exprimer nos revendications. C'est positif!»
Les antispécistes ont manifesté devant Swiss Expo samedi après-midi
Une contre-manifestation
A quelque 300 mètres, à l'autre bout du bâtiment, un barbecue gratuit a réuni presque autant de sympathisants que chez les antispécistes. Son organisateur, Ruben Ramchurn, vice-président de l'UDC Jura-Nord Vaudois, a dit avoir voulu mettre sur pied un événement «positif» en faveur de l'agriculture «telle qu'elle est» et des éleveurs.
A ses yeux, la très petite minorité antispéciste bénéficie «d'une attention disproportionnée» des médias notamment. Ils font peur et les gens qui nous soutiennent préfèrent rester anonymes de peur «des représailles», a-t-il déploré. Après une heure et demi de grillade et que les barquettes en carton viennent à manquer, Ruben Ramchurn confie: «On est très contents. On a écoulé 40 kilos de viande. On a eu du monde en continu. On remettra ça l'an prochain!»
Police sur le qui-vive
Président de Swiss Expo, Jacques Rey a passé d'une manifestation à l'autre. Il a souligné que des consignes avaient été données pour que les empoignades de l'année dernière ne se reproduisent pas. Il a regretté que les visiteurs se fassent insulter en arrivant, mais a jugé que la foire elle-même ne pâtissait pas des antispécistes.
La police s'est employée à éviter tout incident, serrant de près tout individu ayant plutôt le style éleveur qu'antispéciste. Au point d'agacer l'un d'entre eux qui a tenu à rappeler aux agents que c'était «un territoire public». Commandant de la police lausannoise, Olivier Botteron, présent aux côté de ses hommes, a contesté que des consignes particulières aient été données.
Commencée mercredi, Swiss Expo s'est terminé samedi. Pour sa 23e édition, elle a réuni plus de mille vaches et génisses à Lausanne. Outre le concours international, différentes manifestations étaient organisées: découverte du travail des éleveurs, dégustation de spécialités régionales ou encore l'école à la ferme.