Grèce: Athènes optimiste pour son économie en 2014

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GrèceAthènes optimiste pour son économie en 2014

Maillon faible de la zone euro, la Grèce affirme qu'elle sort de la crise avec un budget 2014 misant sur une fin de récession.

Les laborieuses discussions avec la troïka et de nouvelles critiques sur la lenteur des réformes entretiennent toutefois le doute.

A l'aune de l'Espagne, du Portugal et de l'Italie, Athènes a présenté jeudi un budget qui table sur un retour de la croissance avec une légère progression du PIB à 0,6%, après une contraction de -4% en 2013.

La Grèce revient d'encore plus loin que ses voisins du sud de l'Europe malmenés, comme elle, par la crise de la dette qui a éclaté en 2010. Le pays traverse sa sixième année de récession consécutive et la contraction cumulée du PIB depuis 2008 s'élève à plus de 22%.

Mais si la menace d'une sortie de l'euro, encore agitée par les marchés il y a quelques mois, semble s'éloigner, le redressement du pays paraît encore fragile.

«Absence de progrès»

Jeudi, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a douché l'optimisme d'Athènes en déclarant à un quotidien grec, que les ministres des Finances de la zone euro «perdent patience» avec la Grèce, évoquant «l'absence de progrès au regard de ses engagements» dans la mise en oeuvre de réformes structurelles.

Et le projet de budget sera très certainement révisé, car Athènes n'est pas parvenu à se mettre d'accord avec la troïka des créditeurs internationaux sur l'ampleur du trou budgétaire prévisible pour l'an prochain.

Ce budget reste soumis à une extrême austérité. Avec des mesures d'économie évaluées par la presse à 1,3 milliard d'euros pour 2014, les efforts demandés sont cependant plus limités que lors des exercices précédents et ne comportent pas en l'état de nouvelles coupes des pensions de retraite ou des salaires des fonctionnaires.

Baisse du chômage

Le budget 2014 table sur un excédent budgétaire primaire à 1,6%, d'environ 3 milliards d'euros. Un excédent devrait pour la première fois être atteint dès 2013, à hauteur de 812 millions d'euros.

Ce résultat, au prix de réductions drastiques des dépenses et d'importants retards de paiements de l'Etat, place la Grèce dans une situation inédite depuis le début de la crise: le pays est désormais en mesure de pourvoir à ses dépenses de fonctionnement quotidiennes.

En 2014, grâce à cet excédent primaire, l'explosive dette de la Grèce devrait enregistrer «une baisse pour la première fois», à 174,8% du PIB, soit 320 milliards euros, a précisé le ministre adjoint des Finances Christos Staïkouras.

Le chômage qui plombe le pays, à 25,5% prévu en 2013, devrait commencer à décroître l'an prochain, à 24,5%. Le gouvernement anticipe également 3,65 milliards euros de recettes provenant des privatisations en 2014. (ats)

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