Zurich - Au tribunal après avoir vendu de la lessive contrefaite pour des millions

Les contrefaçons avaient été découvertes quand des clients, en Allemagne, s’étaient rendu compte que leurs paquets de lessive liquide Ariel et en poudre Persil ne contenaient pas le poids indiqué sur l’emballage. Analyses en labo et longue enquête ont permis de remonter jusqu’en Hongrie, où était fabriquée la fausse lessive, importée via le marché gris en Suisse par deux trentenaires et vendue au discounter Otto’s.

Les deux hommes sont désormais face aux juges. C’est sur l’un des hommes que pèsent l’essentiel des charges. Il est accusé d’avoir importé un total de 88 camions de lessive contrefaite entre 2013 et 2016. Un mic-mac administratif via la création de multiples sociétés a donné du fil à retordre au procureur qui a instruit l’affaire.

Au tribunal, l’accusé principal a plaidé l’ignorance, comme le relate la «NZZ» jeudi, expliquant qu’il ne savait pas que la lessive était contrefaite. Quant à sa comptabilité opaque, il admet n’avoir pas fait les choses dans les règles. «Mon client n’était pas professionnel, mais il n’était pas criminel», a plaidé son avocat.

Le procureur a requis une peine de trois ans de prison avec sursis partiel. Son collègue, moins fortement impliqué, risque lui des jours-amende avec sursis.

Mais ils n’étaient pas les seuls sur le banc des accusés: les parents du premier associé s’y trouvaient aussi. Ce qui avait également mis la puce à l’oreille des enquêteurs sur les volontés peu louables des entrepreneurs était aussi le fait que le fruit d’une partie des ventes a été utilisée pour acheter des lingots d’or, que l’accusé principal a remis à ses parents, qui ont pris bien soin de les cacher jusqu’à ce que les enquêteurs finissent par les découvrir lors de perquisitions. Les parents sont donc également prévenus de blanchiment d’argent.