GenèveAvec l'alcool, difficile de contrer le sexe sans capote
Des acteurs de la prévention distribuent des boîtes de préservatifs aux jeunes, pour éviter les rapports à risque liés à l'alcool. Peu en font usage.
- par
- Marine Guillain

Les BlackBox sont distribuées dans des lieux divers et variés: bars, discothèques, noctambus, écoles, hôpitaux ou dans la rue.
«L'idée est bonne, mais elle n'aura sûrement pas d'impact sur ceux qui sont du genre à se foutre en l'air.» Mahaud, 19 ans, n'avait jamais entendu parler des BlackBox. Pourtant, plus de 30'000 boîtes ont été distribuées dans le canton depuis février 2012, a indiqué hier la Fédération genevoise pour la prévention de l'alcoolisme (FEGPA). Elle a lancé l'initiative pour réduire les rapports sexuels à risque liés à l'alcool. Des intervenants distribuent les boîtes noires avec deux préservatifs et un gel lubrifiant aux 14-25 ans: dans les écoles, les discothèques, les noctambus, les hôpitaux ou dans la rue.
Malgré les efforts, les comportements changent peu: un sondage réalisé il y a six mois auprès de 274 jeunes interrogés lors de soirées étudiantes montre que 62% ne prennent pas moins de risques depuis qu'ils ont reçu le kit. Plus de 18% ont eu des rapports non protégés en étant alcoolisés lors des trois derniers mois. Seuls 20% ont déclaré être plus prudents.
Les jeunes se disent néanmoins séduits par la BlackBox, son design attractif, et l'absence de ton «moralisateur». «On essaie de s'adapter à leur langage. On ne veut pas les empêcher de faire la fête, d'avoir du plaisir», insiste Geneviève Preti, du planning familial. Nos interlocuteurs estiment qu'une fiesta se prête tout à fait à cette démarche: «J'ai reçu la mienne à Nouvel-An, raconte Sophie, 24 ans. Je l'ai toujours dans mon sac. Elle m'a déjà servi!» Ricardo, 22 ans, n'a pas utilisé la sienne, obtenue à la Fête des Vendanges. Mais il sait qu'elle est là, «au cas où».
Un tiers des fêtards ne se protègent pas
Les relations sexuelles non protégées sont le deuxième risque pris par les fêtards genevois, juste après la conduite sous linfluence de substances. Voilà ce que révèle lenquête Nightlife 2012. Plus dun tiers des répondants déclarent avoir déjà eu des rapports sans préservatif après avoir bu, et deux tiers disent avoir déjà conduit en état divresse. Le mélange de différentes substances arrive en troisième position. Selon une autre enquête de 2012 concernant la France, 40% des premiers rapports sexuels ont lieu sous lemprise de lalcool.
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La BlackBox, un bon truc pour du "safe sex"?
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