Concert en ligne du Montreux JazzAvec ses streamings, le festival veut doper sa communauté
Avec plus d’une quarantaine de shows diffusés en live sur YouTube et le site du Montreux Jazz, l’événement s’invite dans votre salon ou au creux de votre main. Explications.

Le matériel pour capter les concerts a été optimisé.
Il y a déjà eu Tom Odell, Bastian Baker, Calum Scott, Nnavy, Gayle et il y aura encore Rema, Iggy Pop, The Rose, Worakls, Chilly Gonzales, Jon Batiste, Seal, Ava Max, The Blaze ou encore Nile Rodgers: l’offre des concerts retransmis en direct sur YouTube et sur le site du festival est, en 2023, plus pléthorique que jamais.
«L’idée est partie du constat que moins en moins de monde regardait de la musique à la télévision dans son salon de manière statique. Aujourd’hui, la musique est consommée en streaming, surtout via YouTube, sur des écrans plus petits de type smartphones ou tablettes. On ne peut plus donc filmer comme on filmait auparavant que pour la télévision», commence Nicolas Bonard, directeur de Montreux Media Ventures, société de production et de création de contenus du festival. Fort de cette constatation, le festival a changé d’approche artistique lorsqu’il filme les concerts: «Il faut être plus proche de l’artiste et immersif pour être pris dans le truc. Il y a donc eu une conséquence sur notre équipement. On utilise désormais des caméras avec des optiques de cinéma. On a commencé à travailler avec de jeunes réalisateurs et on a aussi engagé un directeur artistique. Il amène un regard de photographe.»
En 2022, cette nouvelle manière de filmer a été appliquée sur les shows de Nick Cave et The Smile. «Ces artistes ont été séduits par ce qu’on leur a proposé. Grâce à ces deux gros exemples, une confiance s’est installée. Le bouche-à-oreille a fonctionné, ce qui explique que l’on arrive aujourd’hui plus facilement à décrocher la captation des live et les streamings. On apporte quelque chose de nouveau, de plus cinématographique. C’est ça qui séduit», affirme encore Nicolas précisant que les négociations pour filmer et retransmettre les concerts sont entamées cinq à six mois avant le festival avec les maisons de disques et les managements. Le Montreux Jazz ne paie pas de double cachet (un pour la représentation et un pour la captation) et bénéficie d’un accord-cadre avec tous les labels.
Du streaming pour doper l’image du festival sur le web
À l’heure où le Covid est derrière et que le public a perdu l’habitude de regarder des concerts en ligne, quelle est encore la pertinence du streaming? «Le but est d’avant tout développer et engager notre communauté sur YouTube avec du contenu pendant, avant et après le festival. Aujourd’hui, notre chaîne compte 120’000 abonnés. On est parti de très loin», sourit Nicolas Bonard. L’homme est également conscient que les internautes ne vont certainement pas regarder le live en intégralité: «Si on arrive déjà à capter leur attention pendant un quart d’heure, c’est déjà gagné.» Autre objectif de la présence sur la plateforme de Google: se faire connaître à l’international, même si le gros de la communauté est déjà basé aux États-Unis et au Royaume-Uni. «On veut atteindre une audience au-delà de nos frontières. On ne peut que s’améliorer dans le futur», prédit-il encore.

La liste de concerts à voir en streaming.