Opéra: Aviel Cahn sera à la tête du Grand Théâtre de Genève

Le Zurichois Aviel Cahn dirigera le Grand Théâtre de Genève à partir de la saison 2019-2020. Actuellement à la tête de l'Opéra des Flandres, en Belgique, il succédera à Tobias Richter, qui quittera l'institution lyrique après dix ans.

Au terme d'un long processus de sélection parmi les 25 candidatures sérieuses reçues, Aviel Cahn, 42 ans, a été désigné mercredi à l'unanimité par le conseil de fondation du Grand Théâtre de Genève, a indiqué devant les médias la présidente du conseil de fondation, Lorella Bertani. Sa nomination a ensuite été validée par le conseil administratif de la Ville de Genève.

Docteur en droit, Aviel Cahn est doté d'une solide formation musicale. Il a quitté la Suisse à 26 ans pour s'occuper des relations internationales de l'Orchestre symphonique de Beijing, puis du casting de l'Opéra de Finlande. A 30 ans, il prend les rênes de l'Opéra de Berne et, à 34 ans, celles de l'Opéra des Flandres qui est devenu une référence dans le monde des institutions lyriques.

Sous sa direction, l'Opéra des Flandres a été le seul opéra à avoir été nominé trois fois parmi les six meilleures maisons d'opéra du monde aux International Opera Awards de Londres. M. Cahn a notamment invité Terry Gilliam et Jan Fabre à monter des productions. Depuis son arrivée, la moyenne d'âge a baissé de 63 ans à 48 ans, signe que «l'avant-garde n'est pas nécessairement élitiste», a-t-il souligné.

Pour le Zurichois, le Grand Théâtre de Genève dispose de tous les atouts pour devenir la première scène lyrique de Suisse et un leader au niveau mondial. «Je veux que les artistes viennent pour un projet artistique incontournable», a-t-il déclaré. Le futur directeur devra aussi convaincre les mécènes et sponsors.

«Aviel Cahn fera des choses qui nous plairont énormément», a avancé Lorella Bertani. Confidentielle, sa vision de la saison 2019-2020 a enthousiasmé le conseil de fondation. «C'est exactement le type de programmation voulu», a affirmé la présidente. Côté budget, M. Cahn estime que celui du Grand Théâtre est «sérieux» et permet de «réaliser des choses».

Aviel Cahn considère l'opéra comme un art qui contient tous les autres. «J'aime vivre avec un théâtre actif, immergé dans la population et le contexte social. L'opéra doit s'inspirer des thèmes actuels», a-t-il expliqué. Il a indiqué devoir encore découvrir la réalité de la scène culturelle genevoise et régionale, afin de construire des ponts entre les institutions et les arts.

Interrogé sur sa réputation d'être tyrannique, le Zurichois s'est dit «dur» avec lui-même car «ambitieux»: «On doit s'investir pour réaliser de grands buts. Je suis clair, et c'est toujours bien pour les équipes de savoir ce que le chef veut. Quant à l'émotionnel, nous sommes dans le théâtre, pas dans la banque.» (nxp/ats)