Son molosse la mord violemment, une Vaudoise l’étrangle

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VaudAccusée pour avoir étranglé son molosse qui l’attaquait

Un American Staffordshire Terrier a sauté au cou et mordu sa détentrice en juillet 2021. La sexagénaire a étranglé l’animal. Elle a plaidé la légitime défense, mardi au Tribunal d’Yverdon.

Abdoulaye Penda Ndiaye
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Abdoulaye Penda Ndiaye
Une femme a été mordue par son molosse durant l’été 2021. Elle a étranglé l’animal avec une écharpe. (Image d’illustration)

Une femme a été mordue par son molosse durant l’été 2021. Elle a étranglé l’animal avec une écharpe. (Image d’illustration)

afp

Le 1er juillet 2021, alors qu’elle était au téléphone avec une cousine, Brigitte* a constaté que le molosse qu’elle avait voulu sauver de l’euthanasie en France, en l’adoptant, était devenu subitement agressif. Ayant entendu les chiens du voisinage aboyer, l’American Staffordshire Terrier était très nerveux. Brigitte a alors baissé les stores et a verrouillé l’appartement pour empêcher le chien de sortir. Alors qu’elle était toujours au téléphone, l’animal a soudainement bondi sur elle, les pattes au niveau de son torse, la gueule près de sa gorge. La sexagénaire physiquement très forte a repoussé l’attaque avec ses jambes. Mordue aux bras et à l’oreille, Brigitte mord, elle aussi, l’animal. Au point de se casser deux dents. Quand le chien a contre-attaqué, Brigitte a saisi une écharpe et a étranglé le molosse. Jusqu’à ce que mort s’en suive.

La prochaine fois, je me laisserai bouffer

La prévenue à la présidente du Tribunal.

Témoin à distance de la bagarre, la cousine a lancé l’alerte. Quand deux agents de la brigade canine sont arrivés sur les lieux, Brigitte leur a dit «C’est bon! Vous pouvez y aller. Il n’y a plus de danger.» Mardi, au Tribunal de police d’Yverdon, en entendant les reproches de la présidente de la Cour, la prévenue a riposté: «La prochaine fois, je me laisserai bouffer».

Des traces de morsures

Poursuivie notamment pour infraction à la loi fédérale sur la protection des animaux, Brigitte* a clamé son amour des chiens mais a expliqué qu’elle n’avait pas le choix face à ce chien qui avait déjà des antécédents d’agressivité. «J’ai des cicatrices des morsures aux bras et aux seins. J’ai une prothèse dentaire. J’ai eu une oreille quasiment arrachée», a soutenu la sexagénaire, ancienne journaliste désormais à l’aide sociale.

Une victime est au paradis. Une autre vit l’enfer sur terre depuis deux ans. Ma cliente a tendu la main et on lui a arraché un bras

Me Arthur Gueorguiev, avocat de l’accusée

«Dans cette affaire, il y a deux victimes. Une qui est au paradis et une qui vit l’enfer sur terre depuis deux ans. Elle a tendu la main et on lui a arraché un bras», a plaidé Me Arthur Gueorguiev. Selon l’avocat genevois, qui a plaidé l’acquittement, sa cliente a eu «une réaction proportionnée» et a agi «sans aucune cruauté». D’après lui, la brigade canine avait reçu l’ordre du vétérinaire cantonal d’abattre le chien s’il avait été indemne. Il a réclamé un tort moral de 200 francs pour sa cliente.

Brigitte est aussi poursuivie pour avoir détenu le molosse entre mai et juillet 2021, sans l’autorisation des autorités. Son avocat a rejeté cette accusation en rappelant que sa cliente bénéficiait d’un délai jusqu’en août. 

Très éprouvée par le souvenir des évènements de juillet 2021, Brigitte a demandé et obtenu à deux reprises une suspension d’audience. La seconde fois a eu lieu durant la plaidoirie de son avocat. Plaidoirie qui a duré plus d’une heure.

Le verdict sera rendu par écrit prochainement. «Je ne peux pas vous dire quand mais je ferai au mieux», a déclaré la présidente Caroline Fauquex-Gerber.

*Prénom d’emprunt

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