Climat - DohaBan Ki-moon compte sur un «fort engagement»
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré à Doha «compter sur un fort engagement» des quelque 190 pays présents à la conférence sur le climat pour parvenir à un accord avant la fin de la semaine.
«Je compte vraiment sur un fort engagement de votre part», a déclaré M. Ban dans un discours. «Nous avons une responsabilité. Une responsabilité morale, et vous, ministres et dirigeants, vous avez une responsabilité politique pour les générations futures», a-t-il ajouté.
Les ministres de l'Energie, de l'Environnement ou encore des Affaires étrangères commençaient à arriver mardi à Doha pour finaliser les négociations, lancées le 26 novembre et qui doivent s'achever vendredi. Les questions centrales à résoudre portent sur l'acte II de Kyoto et l'aide financière aux pays du Sud.
M. Ban a fait état «de sentiments mêlés, optimistes et pessimistes» sur l'issue de la conférence de Doha. «Mais nous devons travailler sur une base optimiste, sinon il n'y aura pas de résultats», a-t-il dit.
Pour un cadre contraignant
Pour le secrétaire général de l'ONU, la conférence de Doha doit donner naissance à «une seconde période d'engagement du protocole de Kyoto», et doit montrer un «engagement fort vis à vis d'un cadre global, légalement contraignant, en 2015».
Le protocole de Kyoto n'engage que les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, à l'exception notable des Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié.
La communauté internationale a décidé de se doter en 2015 d'un accord impliquant cette fois tous les pays, dont les deux plus grands pollueurs que sont la Chine et les Etats-Unis, et qui devrait entrer en vigueur en 2020.
Aide financière à moyen terme
Concernant la question cruciale de l'aide financière aux pays les plus vulnérables, M. Ban a estimé qu'il «faut s'entendre sur une aide à moyen terme, d'ici 2015».
Il a également appelé à «remplir» le Fonds vert, récemment créé, avec les 100 milliards de dollars (environ 93 milliards de francs) par an promis d'ici 2020 par les pays riches. Pour l'instant, il n'est qu'une «coquille vide», a-t-il dit.
Les pays en développement demandent 60 milliards de dollars (environ 56 milliards de francs) d'ici 2015, pour assurer une transition entre l'aide d'urgence décidée en 2009 et représentant 30 milliards (environ 28 milliards de francs) de dollars pour 2010-2012, et la promesse des 100 milliards. (ats)
La Suisse réaffirme son engagement
«La Suisse est venue à Doha pour adopter une seconde période d'engagement du protocole de Kyoto», a déclaré le directeur de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), Bruno Oberle.
«La Suisse veut un protocole robuste et, en particulier, nous voulons que la seconde période s'étale sur huit ans afin de permettre une transition en douceur vers la phase post-2020», a-t-il ajouté. A l'instar de l'UE, la Suisse s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 20% en 2020, par rapport à 1990. Le Conseil fédéral serait même prêt à s'engager à réduire les émissions de 30%, si les autres pays suivent.
«Un pas important vers la résolution des défis climatiques doit être fait à Doha», a ajouté M. Oberle. Le directeur de l'OFEV a par ailleurs rappelé que la Suisse va en respecter les principes dès le 1er janvier 2013, indépendamment de l'entrée en vigueur formelle du nouvel accord.