SuisseBanques de sperme prises d’assaut depuis l’adoption du mariage pour tous
Depuis le 1er juillet, les couples lesbiens peuvent se marier et la demande pour avoir des enfants par insémination explose.

Des banques de sperme ont dû faire appel à de nouveaux donneurs pour répondre à la hausse des demandes.
Les règles ont changé au 1er juillet de cette année. Depuis cette date, les couples homosexuels peuvent se marier et le don de sperme est également ouvert aux couples lesbiens. Six mois plus tard, la ruée vers les banques de sperme est importante.
Les cliniques spécialisées en fertilité font face à une hausse des demandes depuis le 1er juillet déjà, comme le rapporte «Blick». «Le fait que tant de personnes prennent immédiatement cette décision nous a surpris», explique dans le média alémanique le Dr Peter Fehr de l’OVA IVF Clinic de Zurich. L’établissement a été obligé de recruter de nouveaux donneurs tant la demande a augmenté. Car dans cette clinique, les règles sont strictes: pas plus de huit enfants peuvent naître d’un même donneur, et ce dernier n’est admis que durant cinq ans.
Le CPMA (Centre médical de fertilité) à Lausanne enregistre de son côté un nombre de demandes qui a doublé depuis juillet. Des chiffres qui rendent compte du fait que de nombreuses personnes ont attendu les nouvelles règles pour franchir le pas. En Suisse romande, il y a donc aussi un grand besoin de donneurs de sperme.
Changements d’habitudes
Et si, à l’étranger, des cliniques proposent des choix quant à la couleur des yeux, le groupe sanguin ou la stature, ce n’est pas possible en Suisse. «Les couples doivent nous faire confiance», indique le Dr Peter Fehr. Une autre contrainte pose des problèmes aux cliniques: près de 50% des couples lesbiens souhaiteraient que les deux femmes aient un enfant du même donneur.
Chez Fertisuisse, à Olten (SO), la demande est aussi marquée. Si les couples lesbiens ne représentent que 5 à 10% de l’ensemble des inséminations, la tendance est à la hausse, explique le Dr Anna Raggi, responsable du don de sperme à la clinique. «En ce qui concerne les inséminations avec un don de sperme, les couples homosexuels ont même dépassé les couples hétérosexuels chez qui il existe une stérilité masculine», confirme le praticien sur le site internet alémanique.
Les effets de la guerre en Ukraine
Le Ministère russe de la santé propose aux hommes envoyés à la guerre dans le cadre de la mobilisation partielle de «conserver gratuitement leur semence». La demande est apparemment importante, rapporte l’agence de presse allemande dpa. Ces dernières semaines, des médias ont indiqué que la demande de dépôts dans les banques de sperme avait nettement augmenté à la suite de la mobilisation. La raison en serait que les conscrits qui risquent de mourir en Ukraine souhaiteraient au moins assurer leur descendance de cette manière.