Maladies psychiques: «Beaucoup devront quitter leur travail définitivement»

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Maladies psychiques«Beaucoup devront quitter leur travail définitivement»

Plusieurs indicateurs montrent une hausse jusqu’à 20% des absences au boulot liées à une maladie psychique en Suisse. L’AI risque d’être submergée, particulièrement par des profils jeunes.

Image d’illustration.

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Pixabay

Les cas «graves» de maladies psychiques entraînant un arrêt de travail en Suisse sont en nette augmentation cette année. Selon l’assureur PK Rück, qui traite les dossiers de 250’000 employés de 6000 entreprises, l’augmentation est d’environ 20% par rapport à 2021. «Une vague va s’abattre sur l’assurance invalidité (AI). Car beaucoup de personnes ne pourront pas retourner dans la vie active pendant une longue période, voire quitteront leur travail définitivement», affirme ce dimanche dans la «NZZ am Sonntag» Andreas Heimer de la société PK Rück.

Le responsable alerte le monde du travail car selon lui, il s’agit de cas sérieux: la durée d’absence moyenne des personnes touchées par des problèmes psychiques est de 11 mois. La caisse maladie Swica confirme cette tendance avec une hausse d’arrêts de travail pour les mêmes raisons de 15% en 2021.

Diagnostic flou

Andreas Heimer s’inquiète aussi de l’arrivée de nouvelles maladies: stress post-traumatique, troubles de l’adaptation, syndrome de fatigue ou le Covid long sont toujours plus présents sur le tableau clinique. Or, ces troubles sont souvent diagnostiqués de façon floue et il se peut que les employés en fassent les frais plus tard, s’ils doivent bénéficier d’une rente AI, prévient le spécialiste. «En cas de tableau clinique diffus, il peut arriver que l’AI révoque le droit à une rente lors d’une expertise ultérieure. Les chances de réintégrer le marché du travail dans cette situation sont faibles.»

9000 rentiers de plus l’année dernière

La pression des coûts pousse l’AI à se montrer plus exigeante à l’égard de certains certificats médicaux. Car rien que l’année dernière, elle a enregistré près de 9000 nouveaux rentiers souffrant de maladies psychiques, ce qui correspond à une augmentation de 16% par rapport à l’année précédente. Une rente sur deux concerne désormais une maladie psychique. L’augmentation est particulièrement marquée chez les jeunes, où cette proportion atteint 70%. Chez les 18-24 ans, le nombre de nouveaux rentiers souffrant d’un problème psychique est quatre fois plus élevé qu’il y a 25 ans.

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(jba)

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