ImmigrationBerlin rend à Berne des centaines de requérants
Le nombre de demandeurs d'asile expulsés vers la Suisse a augmenté de 185% par rapport à 2016.
- par
- joc

La Suisse a reçu près de 1900 requêtes venant dAllemagne depuis le début de l'année.
Deux ans après la crise des réfugiés, l'Allemagne intensifie ses efforts pour expulser les demandeurs d'asile déboutés dans d'autres pays. Cette pression se fait ressentir en Suisse: Berlin veut encore y reconduire des centaines de requérants. Depuis le début de l'année, la Confédération a reçu de son voisin près de 1900 requêtes allant dans ce sens, affirme la «NZZ am Sonntag».
Cela équivaut à 70% de plus que durant la même période l'année d'avant. Le nombre de requérants effectivement expulsés vers la Suisse a crû de 185% par rapport à 2016, selon le journal qui s'appuie sur les statistiques du Secrétariat d'Etat aux migrations.
Ces déportations sont rendues possibles par l'accord de Dublin: un Etat peut expulser un demandeur d'asile vers un pays dans lequel il a été enregistré. D'après la «NZZ», la plupart des requérants faisant l'objet d'une expulsion vers la Suisse sont afghans, érythréens et syriens.
Amnesty International pense qu'il n'est pas exclu que la Suisse essaie pour sa part de renvoyer ces personnes vers l'Italie, où elles ont déposé leur première demande. En février 2017, l'Allemagne a adopté une batterie de mesures pour accélérer les expulsions de demandeurs d'asile déboutés. Le département responsable a été renforcé et le traitement des dossiers centralisé, ce qui a rendu les processus d'expulsion plus rapides et efficaces. «Cet effet s'intensifiera dans le futur», se félicite l'Office fédéral allemand pour les migrations. (joc/ats)
La ministre de la justice Simonnetta Sommaruga visite un programme d'intégration professionnelle pour requérants ce 20 février 2017 à Aare (BE).
Renvois gelés
Les requérants d'asile ne seront provisoirement plus renvoyés contre leur volonté vers la Hongrie dans le cadre des accords de Dublin. Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) doit examiner les conditions d'accueil des migrants dans ce pays et se prononcer sur l'éventuelle existence de défaillances au sens du règlement Dublin III. Cette décision fait suite à un arrêt du Tribunal administratif fédéral (TAF) de mai dernier, a dit Martin Reichlin, porte-parole du SEM, confirmant une information de la «NZZ am Sonntag».