Bâle: Biberonner un bébé singe n’est pas la panacée

Fin janvier, le Zoo de Bâle a décidé d’euthanasier un bébé orang-outan de quatre jours, dont la maman venait de décéder. Le parc animalier a essuyé de nombreuses critiques et a suscité l’incompréhension. Pourtant, «la décision n’a pas été prise à la légère», a indiqué le zoo. Il revient sur les expériences qui ont été vécues avec d’autres animaux dont l’intégration à un groupe de congénères a été difficile après avoir connu de près les humains.

La dernière fois qu’un singe a été élevé au biberon par un humain, c’était en 2003 au Zoo de Bâle, comme indique le directeur actuel du zoo Olivier Pagan. «On a ensuite acquis suffisamment d’expérience pour constater que l’élevage en groupe naturel et l’élevage au biberon étaient difficilement conciliables, explique le conservateur Adrian Baumeyer. Donner le biberon, en particulier chez les grands singes, entraîne presque toujours des troubles du comportement.» C’était également le cas pour la femelle gorille Goma, venue au monde le 23 septembre 1959 et nourrie par le directeur de l’époque.

En 1959, la petite Goma ne pouvait pas téter sa mère. Elle a été accueillie dans la famille du directeur Ernst Lang. Elle portait des couches, passait du temps dans un parc, mangeait à table avec sa famille et passait ses vacances avec les enfants de la famille Lang au Tessin. «Après son enfance hors du commun, Goma a été toute sa vie liée aux humains et est donc restée longtemps une outsider dans son groupe de primates», jusqu’à son décès en 2018 à l’âge de 58 ans.