Présidentielle américaine : Bill Clinton encense Obama à la convention

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Présidentielle américaine Bill Clinton encense Obama à la convention

L'ancien président américain Bill Clinton a enflammé la convention démocrate mercredi soir à Charlotte avec un vibrant plaidoyer en faveur de Barack Obama.

Barack Obama a apprécié le discours de son «collègue», Bill Clinton.

Barack Obama a apprécié le discours de son «collègue», Bill Clinton.

La convention à ensuite formellement désigné celui-ci pour représenter les couleurs du parti à la présidentielle de novembre. Dans un discours d'une cinquantaine de minutes, longuement ovationné, M. Clinton a affirmé croire «de tout coeur» en Barack Obam en insistant sur les capacités du président sortant à redresser l'économie.

L'ancien président de 66 ans, toujours extrêmement populaire aux Etats-Unis, a une fois de plus montré qu'il était un orateur hors pair. Jouant avec un public conquis d'avance, il a lancé des charges assassines contre le candidat républicain Mitt Romney et son colistier Paul Ryan.

Pagaille

«Je veux un homme qui croit sans le moindre doute que nous pouvons recréer le rêve économique américain», a affirmé Bill Clinton. Au passage, il a dénoncé «la pagaille totale» laissée par les républicains à Barack Obama il y a quatre ans, qu'»aucun homme n'aurait pu résoudre». «Aucun président, aucun président - pas moi- même ni aucun de mes prédecesseurs, personne n'aurait pu réparer les dégâts causés en seulement quatre ans», a-t-il dit.

M. Obama, arrivé plus tôt dans la journée à Charlotte et qui s'exprimera jeudi soir devant la convention démocrate, est ensuite monté sur la tribune du Time Warner Cable Arena, enceinte où étaient réunis près de 6.00 délégués du Parti démocrate. Devant un public en délire, M. Clinton l'a accueilli en s'inclinant et en l'embrassant, avant que les deux hommes se retirent.

Meilleure situation

Alors que les républicains martèlent depuis des jours un argument qui avait déjà été utilisé par Ronald Reagan contre le démocrate Jimmy Carter en 1980, «Etes-vous dans une meilleure situation qu'il y a quatre ans?», M. Clinton leur a réservé une réponse claire et nette.

«Sommes-nous là où nous le souhaitons? Non. Est-ce que le président est satisfait? Non. Mais sommes-nous dans une meilleure situation que quand il a pris ses fonctions, avec une économie en chute libre, qui perdait 750.000 emplois par mois? La réponse est oui!», s'est exclamé l'ancien président.

Quant à M. Obama, il a «posé les bases d'une économie plus moderne, plus équilibrée, qui produira des millions de nouveaux emplois, de nouvelles entreprises dynamiques, et beaucoup de nouvelles richesses pour les innovateurs», a-t-il dit.

Vote

En fin de soirée, les démocrates ont procédé au vote, Etat par Etat et par ordre alphabétique, en faveur de M. Obama, une procédure longue et totalement rituelle puisque le président était le seul candidat.

M. Obama tentera le 6 novembre de conserver la Maison Blanche face à M. Romney, quatre ans après le début d'une crise économique aiguë qui a coûté plus de huit millions d'emplois.

Président de 1993 à 2001, M. Clinton avait lui dirigé les Etats- Unis en période de forte croissance, de chômage faible et de surplus budgétaires, malgré une politique fiscale moins avantageuse pour les riches que celle défendue par les républicains, un fait que rappelle souvent M. Obama pour argumenter en faveur de ses propres projets.

Âpre

Dans une campagne âpre que reflète le faible écart des sondages, le camp de M. Romney a assuré que M. Obama, sous qui la dette publique a crû de plus de 5000 milliards de dollars, ne pouvait pas décemment se réclamer de M. Clinton.

En raison d'un risque de violents orages, le discours d'Obama jeudi n'aura pas lieu comme prévu dans un stade découvert de 73'000 places, mais dans le même «Time Warner Cable Arena», une enceinte cinq fois plus petite.

La convention, censée montrer au grand public une image d'unité, a connu un «couac» mercredi lorsque des délégués ont bruyamment manifesté leur désaccord avec la réintroduction dans le programme démocrate, à la demande de M. Obama selon son équipe, de la mention de Jérusalem comme «capitale d'Israël».

Vote dès jeudi

Les Américains de 32 Etats et de la capitale fédérale Washington peuvent voter de manière anticipée à partir de jeudi pour élire leur futur président. La Caroline du Nord ouvre la marche jeudi, le jour-même où clôturera dans cet Etat du sud-est la Convention du parti démocrate.

Celle-ci doit d'ailleurs investir officiellement le président Barack Obama comme candidat à sa succession. Dans les semaines qui suivront jusqu'au jour du scrutin le 6 novembre qui verra M. Obama affronter son adversaire républicain Mitt Romney, des millions d'électeurs se rendront aux urnes dans les deux tiers des Etats, dont ceux cruciaux de Floride, du Colorado et de l'Iowa.

Barack Obama avait remportés il y a quatre ans ces Etats clés grâce notamment à ce vote anticipé. Selon les estimations d'analystes, 40% des Américains pourraient voter de manière anticipée, contre 33% en 2008. D'après un sondage du «Washington Post» de 2008, 58% d'entre eux avaient alors voté pour Obama contre 40% pour son rival républicain John McCain.

«Vous n'avez pas à attendre jusqu'au 6 novembre pour voter», a lancé samedi le candidat Obama à ses supporteurs de l'Iowa (centre), «vous pouvez être parmi les premiers à voter à cette élection à partir du 27 septembre».

Républicains désavoués

Les démocrates ont mis en place un site internet www.gottavote.org pour inciter les électeurs à se déplacer plus tôt ou à voter par courrier. Aucune justification n'est demandée pour expliquer la raison de son absence le jour du scrutin.

Les républicains ont promulgué, dans deux Etats qu'ils gouvernent, des lois qui raccourcissent la période de vote. Mais dans ces deux Etats, l'Ohio (nord) et la Floride (sud-est), la justice vient de leur donner tort, en retoquant ces lois et en autorisant le vote à partir du 2 octobre.

En Floride, comme dans l'Ohio, les juges ont estimé que les minorités et les bas revenus seraient pénalisés par la réduction de la période de vote, des catégories de la population généralement en faveur des démocrates.

(ats/afp)

L'Amérique «n'est pas mieux lotie qu'il y a quatre ans»

Le candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney a affirmé mercredi que les Américains n'étaient aujourd'hui pas mieux lotis que quatre ans plus tôt, dans une nouvelle attaque contre son rival Barack Obama.

Lors de la convention démocrate, qui se déroule à Charlotte, en Caroline du Nord (sud-est), «on n'a entendu personne se lever et dire que les gens étaient mieux lotis aujourd'hui qu'il y a quatre ans», a déclaré Mitt Romney à West Lebanon, dans le New Hampshire (nord-est): «Ils ne peuvent pas vraiment le dire, pas en toute honnêteté».

Après le discours de Michelle Obama, largement loué par la presse, et alors que le toujours populaire ancien président Bill Clinton devait prendre la parole mercredi soir à Charlotte, Mitt Romney a répété ses critiques à l'encontre de son rival, qu'il rend responsable du chômage persistant et de l'endettement du pays.

«Nous sommes passés de 10'000 milliards de dollars (de dette) que le président a hérité de ses prédécesseurs à 16'000 milliards», s'est insurgé le républicain. «Un Américain sur six vit désormais dans la pauvreté. Il n'est pas possible que (Obama) fasse oublier ces chiffres avec l'idée que l'Amérique est mieux lotie maintenant, elle n'est pas mieux lotie.»

Interviewé par une antenne locale de la chaîne américaine Fox News, Mitt Romney a mis en garde les électeurs: «La période écoulée (depuis quatre ans) n'a pas été bonne pour les Américains. Ceux qui veulent lui (à Barack Obama) redonner une chance d'essayer encore feraient, à mes yeux, une grave erreur».

«Sa politique ne convient pas si l'on veut que la classe moyenne s'élargisse avec plus d'emplois et des salaires plus importants», a poursuivi le candidat républicain. Mais quand il a été interrogé sur le discours de la First Lady, beaucoup plus populaire que son mari, M. Romney a préféré botter en touche.

«Je ne l'ai pas vu, et je ne vais certainement pas faire de commentaires sur un discours de la Première dame, si ce n'est que je la respecte et que je pense que c'est une personne adorable et une bonne mère de famille»

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