Blocher s'en prend à ses collègues et parle de «diffamation»

Faisant allusion aux propos tenus par Pascal Couchepin devant la presse le 5 septembre, le ministre UDC parle de «diffamation sans fondement».

«Certaines déclarations ont suggéré que Christoph Blocher avait pris part à une machination criminelle pour se séparer du procureur de la Confédération», dit le principal intéressé dans une interview accordée au «Matin dimanche». Il ne cite pas le nom de Pascal Couchepin mais le conseiller fédéral radical est le seul membre du gouvernement à s'être exprimé sur la question devant les médias ce jour-là.

«On a essayé de faire planer le doute sur moi sur la base de simples rumeurs parues dans quelques journaux», ajoute le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP). Et de répondre par l'affirmative, lorsque le journal romand lui demande si ses collègues l'ont déçu: «Oui. Je suis un politicien qui a la peau dure, mais jamais je ne me permettrai d'agir ainsi avec un adversaire politique».

Selon Christoph Blocher l'ambiance au Conseil fédéral était «loin d'être agréable» durant les trois semaines qui ont suivi la séance du gouvernement du 5 septembre. Il se dit toutefois prêt à continuer à collaborer avec ses collègues, «et je sais que c'est possible». Le Zurichois en veut pour preuve la mise en consultation «sur ma proposition» du nouveau mode de surveillance du Ministère public.

M. Blocher critique toutefois l'appel lancé cette semaine aux conseillers fédéraux par Micheline Calmy-Rey, à ne pas participer au combat électoral. «Ce genre de recommandation me fait sourire», rétorque-t-il. «Le même jour où Mme Calmy-Rey a lancé cet appel, j'ai vu une annonce pour une manifestation des socialistes, avec la présence de la présidente de la Confédération.»

Puis d'ajouter: «Et j'ai même appris qu'elle est en photo sur une lettre que son parti envoie aux sympathisants pour récolter des fonds. Où est le bon exemple?»

(ats)