Franc fort: Bosser deux heures de plus pour le même salaire

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Franc fortBosser deux heures de plus pour le même salaire

Des patrons veulent augmenter le temps de travail de leurs employés. Du côté des syndicats, on reste prudent.

Emmanuel Coissy
par
Emmanuel Coissy
Pour le patronat, la flexibilité des travailleurs aidera léconomie.

Pour le patronat, la flexibilité des travailleurs aidera léconomie.

Peter Spuhler, dirigeant de Stadler Rail, a proposé une mesure exceptionnelle: travailler deux heures supplémentaires non rémunérées chaque semaine afin de stimuler la compétitivité de son entreprise. «Les employés soutiendraient cette idée, pour autant qu'elle ne reste que temporaire», affirme-t-il à la «SonntagsZeitung». Il ajoute que cela éviterait de toucher aux salaires.

Paradoxalement, l'homme qui pleure aujourd'hui sur l'abandon du taux plancher d'un euro pour 1 fr. 20 est un ex-parlementaire UDC. Son parti avait lutté pour l'abolition de la pratique introduite en 2011 par la Banque nationale suisse. L'établissement a cessé de soutenir le franc face à la devise européenne le 15 janvier.

Face aux menaces sur l'économie, notamment sur les exportations et le tourisme, les patrons s'agitent. Ainsi Patrick De Maeseneire, boss d'Adecco, a-t-il déclaré au «Matin Dimanche»: «Nous devrons tous travailler davantage.» Du côté de l'Union syndicale suisse, Daniel Lampart estime que «si ces mesures exceptionnelles sont prévues par une convention collective, il faut en user». Selon l'économiste, des solutions évitant les licenciements et les baisses salariales sont un moindre mal, car il y a un vrai danger. Les représentants des travailleurs avanceront des propositions dans quelques semaines. Le réaménagement du chômage partiel en fait partie. En cela, ils rejoignent le patronat.

Moins de taxes sur les entreprises

«Nous pouvons, par exemple, prendre des mesures concernant les impôts et les infrastructures.» Interviewé par la «Schweiz am Sonntag», le directeur d'UBS, Sergio Ermotti, en appelle au pouvoir fédéral. Il réclame plus de clarté dans le positionnement de la Suisse par rapport à l'Europe, en particulier en ce qui concerne l'immigration de personnel qualifié. Jeudi passé, la Banque centrale européenne a annoncé un plan d'aide aux Etats en crise. Selon Ermotti, ses propositions visent à endiguer les maux induits par la dévaluation de l'euro.

Comment consommez-vous?

Depuis la fin du taux plancher, faire ses achats dans la zone euro est devenu particulièrement attrayant. De quelle(s) façon(s) allez-vous en profiter?

Swatch Group pourrait sortir de la Bourse

Le No1 mondial de l'horlogerie dit ne pas avoir encore perdu d'argent après l'abandon du cours plancher annoncé le 15 janvier. Pourtant, le directeur général de Swatch Group, Nick Hayek, a expliqué dans «SonntagsBlick» qu'il ne faisait plus confiance à la Banque nationale suisse. Dans la foulée, l'industriel a déclaré qu'il songeait à retirer son groupe de la cotation boursière: «Swatch Group vend des montres, pas des actions.» Or, cela impliquerait de devoir contracter de grosses dettes. On ignore si le géant biennois en a les moyens. Par ailleurs, Nick Hayek exclut aujourd'hui toute délocalisation.

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