Genève: Budget du canton accepté à la raclette, pour deux voix

Il s’en est fallu d’un souffle, mais le projet de budget 2023 concocté à l’origine par l’Exécutif cantonal a finalement passé la rampe, vendredi soir au Grand Conseil. Porté par la gauche et le MCG, le «oui» l’a emporté… pour deux voix: il en fallait 51 pour obtenir la majorité absolue requise, il y en a eu 52. Le budget de l’an prochain prévoit des pertes d’un demi-milliard de francs. 

La mouture acceptée par les députés est favorable à la fonction publique. Une indexation des salaires de 2,44% est garantie pour l’an prochain, tout comme l’annuité (ndlr: une augmentation de salaire octroyée aux fonctionnaires selon leur nombre d’années de service). Par contre, la version sortie de la commission des finances et acceptée vendredi refuse au Conseil d’Etat la création de 50 nouveaux postes supplémentaires au sein de l’administration cantonale, sur les 488 réclamés à l'origine.

La droite a fustigé un budget qui incite l’Etat à «dépenser toujours plus et à s’endetter encore davantage». Pour elle, les finances publiques «vont droit dans le mur». Plutôt qu’un Etat «plus gros», elle réclame un Etat «plus efficient». De son côté, la gauche s’est réjouie d’un vote «responsable», qui donne au Canton «les moyens de soutenir la population face à l’inflation et à l’urgence sociale et climatique», et qui «préserve» les acquis de la fonction publique. 

L’an dernier, les députés avaient refusé le budget du Conseil d’Etat. Cela avait obligé le Canton à fonctionner en 2022 sous le régime des douzièmes provisionnels: soit un copié-collé du budget précédent, qui fige en grande partie les ressources financières de l’Etat et peut ainsi gravement péjorer ceux qui en dépendent. La grande argentière Nathalie Fontanet (PLR) s’est ainsi dite satisfaite qu’un budget ait été voté, tout en reconnaissant l’ampleur du déficit annoncé. Cependant, selon elle, la santé financière d’un canton «ne se mesure pas au budget, mais au niveau des comptes».