Bush prévoit une «victoire majeure» en Irak
George W. Bush a marqué le 5e anniversaire de la guerre en Irak mercredi en disant ne rien regretter.
Le président américain a fait miroiter une «victoire stratégique majeure» en dépit de la poursuite des violences dans le pays.
Cinq ans après être apparu sur les écrans de TV pour confirmer que les Etats-Unis avaient, «avec réticence», commencé à bombarder un «régime hors-la-loi qui menace la paix» avec des armes de destruction massive, M.Bush a déclaré mercredi que «chasser Saddam Hussein du pouvoir était la bonne décision». Et ce, malgré le prix «élevé» payé depuis.
«Fragiles et réversibles»
Au moment où les Américains attendent qu'il décide bientôt s'il réduira le nombre de GI's après juillet, M. Bush - qui s'exprimait depuis le Pentagone - a prévenu ses concitoyens que les gains enregistrés depuis 2007 en Irak étaient «fragiles et réversibles» et qu'il ne ferait rien qui les remettrait en cause.
La guerre, dont les Américains marquaient mercredi le 5e anniversaire avec un jour d'avance, a tué des dizaines de milliers d'Irakiens et près de 4000 Américains. Elle a déplacé des millions de personnes. Elle a coûté des centaines de milliards de dollars aux Etats-Unis. Elle a renforcé l'influence iranienne et altéré le crédit de l'administration américaine.
Manifestations
Après l'approbation massive des débuts, cette guerre divise profondément les Américains qui ne savent pas quand ni comment prendra fin le deuxième conflit le plus long de leur histoire moderne, après la guerre du Vietnam. Des manifestations anti-guerre ont d'ailleurs eu lieu mercredi dans plusieurs villes américaines.
Selon un sondage réalisé pour la chaîne CBS, 64 % des Américains estiment que la guerre n'en valait pas la peine. Une autre enquête pour NBC et le «Wall Street Journal» indique que la victoire n'est plus possible pour 53 % d'entre eux.
«Compréhensible»
Dans son discours, M. Bush a jugé «compréhensible» que le débat continue. Il a ajouté dans la foulée, utilisant un argumentaire connu que les Américains doivent combattre Al-Qaïda en Irak pour ne pas le combattre aux Etats-Unis. Se retirer trop rapidement sèmerait le «chaos» et enhardirait les «terroristes» et l'Iran voisin, selon lui.
M. Bush a surtout argué des progrès accomplis depuis l'année dernière, quand la violence menaçait d'atteindre «le niveau du génocide», grâce à une nouvelle stratégie et l'envoi d'environ 30 000 GI's supplémentaires.
Ce changement «a fait plus que renverser la situation en Irak. Il a ouvert la porte à une victoire stratégique majeure dans la guerre plus large contre le terrorisme», a-t-il affirmé, arguant du «premier soulèvement arabe de grande ampleur» contre Al-Qaïda.
«Certains à Washington»
Le président s'en est pris à «certains à Washington (qui) appellent encore à battre en retraite». Il les a accusés d'arguer à présent du coût financier du conflit parce qu'ils «ne sont plus crédibles s'ils disent que nous perdons la guerre».
En effet, avec la menace de la récession, la santé de l'économie a supplanté la guerre en tête des préoccupations des Américains. C'est l'économie qui comptera le plus quand ils éliront leur président pour 42 % des Américains, devant la guerre (21 %), selon un sondage pour la chaîne CNN.
Attentat-suicide
Loin des discours à Washington, la violence se poursuit sur le terrain. Au moins quatre personnes ont été tuées mercredi au sud de la ville de Baqouba dans un attentat-suicide perpétré par une femme, a-t-on appris auprès des services de sécurité irakiens. L'attaque visait une patrouille de police.
Des soldats américains ont par ailleurs tué «par erreur» trois policiers irakiens et en ont blessé un autre dans la province de Kirkouk, dans le nord du pays, a annoncé l'US Army. (ats)