Révélations explosivesBuzyn balance: «Je savais que le tsunami arrivait»
Dans une interview accordée au journal «Le Monde», l'ex-ministre de la Santé affirme avoir prévenu Emmanuel Macron, dès le début janvier, de l'avancée dangereuse de l'épidémie.
- par
- joc
L'affaire est en train de faire grand bruit en France. Dans une interview explosive accordée au journal «Le Monde», l'ex-ministre française de la Santé fait des révélations fracassantes, en pleine crise du coronavirus. Agnès Buzyn, qui a remplacé Benjamin Griveaux pour représenter LREM lors des élections municipales à Paris, affirme qu'elle savait pertinemment quelle ampleur prendrait l'épidémie du Covid-19.
L'ancienne ministre assure qu'elle avait prévenu Emmanuel Macron et Edouard Philippe dès le mois de janvier et qu'elle avait vu la catastrophe arriver. Malgré le danger imminent, Agnès Buzyn a accepté de remplacer au pied levé Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris. Elle admet avoir mené les électeurs en bateau en affirmant faire de cette élection municipale sa priorité. «Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n'auraient pas lieu», balance-t-elle.
«Il va y avoir des milliers de morts»
L'ex-ministre de la Santé va plus loin, qualifiant les élections municipales de «mascarade». «On aurait dû tout arrêter (...) La dernière semaine a été un cauchemar. J'avais peur à chaque meeting. J'ai vécu cette campagne de manière dissociée», confie Agnès Buzyn. Celle-ci affirme avoir briefé Emmanuel Macron par message le 11 janvier, et averti Edouard Philippe dès le 30 janvier «que les élections municipales ne pourraient sans doute pas se tenir». Or, étrangement, quand Benjamin Griveaux a été éclaboussé par une affaire de sextape, Agnès Buzyn s'est tout de même lancée dans l'aventure.
«Je me suis dit que je n'allais pas laisser La République en marche dans la difficulté… Paris est un beau mandat. J'ai appelé moi-même le président pour lui dire que j'y allais», explique-t-elle. Médecin, l'ex-ministre de la Santé pourrait renfiler sa blouse blanche pour aller prêter main forte au personnel médical: «L'hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts», estime-t-elle.
Ces déclarations devraient provoquer de sérieux remous au sein de la classe politique. Mardi, Jean-Luc Mélenchon a qualifié les propos d'Agnès Buzyn de «consternants». «Pourquoi raconte-t-elle cette histoire maintenant, quand il est trop tard?», tempête le président de La France insoumise.
Jordan Bardella, vice-président du RN, estime pour sa part que le gouvernement va devoir «rendre des comptes».