France«C'est le petit Quotidien? C'est du bon matos, ça!»
Une équipe de «Quotidien» a été malmenée par des militants d'extrême droite lors du défilé organisé contre l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA), dimanche à Paris.
- par
- joc
Des journalistes de l'émission «Quotidien» ont été agressés lors d'une manifestation, dimanche à Paris. L'équipe, qui couvrait le défilé organisé contre l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, a été prise à partie par des militants d'extrême droite. Juste avant cela, une femme avait accroché un petit drapeau arc-en-ciel (ndlr: symbole de la communauté LGBT) à son balcon, et un manifestant s'était hissé pour le décrocher. Les journalistes venaient de filmer cette scène quand ils ont été pris à partie.
Les images, diffusées lundi soir sur la chaîne TMC, montrent deux hommes affublés d'un gilet jaune s'en prendre à une journaliste et ses collègues. L'un d'entre eux essaie d'intimider la jeune femme pour l'empêcher de questionner des manifestants, tandis que l'autre malmène la caméra pour saboter le tournage. Le premier individu s'en prend ensuite au preneur de son: «C'est du bon matos, ça!», lance-t-il, avant de casser la perche, sous les rires d'une partie des témoins. On peut également entendre des insultes homophobes fuser en arrière-plan.
Plainte déposée
Comme l'explique Franceinfo, les deux hommes figurant sur cette vidéo ne sont pas inconnus. Celui qui a intimidé la journaliste avant de briser la perche du preneur de son s'appelle Yvan Benedetti, une figure de l'extrême droite française. Cet individu de 53 ans avait notamment été exclu du Front national en 2011 après s'être autoproclamé «antisioniste, antisémite et antijuif». Il s'était également illustré lors de la manifestation des gilets jaunes le 1er décembre. Ce jour-là, il s'était battu avec des militants et avait verbalement agressé une équipe de «Quotidien».
Son acolyte, celui qui secoue la caméra, est Hervé Lalin, dit Hervé Ryssen. Cet ancien membre du FN traîne derrière lui plusieurs condamnations, notamment pour provocation à la discrimination, injure ou diffamation antisémites. En janvier dernier, il avait été condamné pour négationnisme: il avait publié sur Twitter un montage juxtaposant une affiche du film «La vérité si je mens 3» et une photo du portail d'entrée du camp de concentration d'Auschwitz.
Des clichés réalisés par un photographe après l'altercation montrent par ailleurs les deux mêmes personnes piétiner la caméra, totalement détruite. «Quotidien» a annoncé avoir porté plainte et souligne la non-réaction des nombreux témoins ayant assisté à la scène.