Vevey (VD)«Ça fait bizarre de voir des squelettes de sa fenêtre»
Des ossements ont été mis au jour par un chantier. Depuis la semaine dernière, des archéologues les étudient minutieusement.
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A la rue des Communaux, à Vevey (VD), de nombreux passants tentent de jeter un coup d'oeil furtif à travers les barrières d'un chantier, alors que les occupants des immeubles alentours jouissent d'une vue imprenable sur les lieux. L'objet de leur curiosité? Une série de squelettes ont été mis au jour depuis la semaine passée. Mardi, il y en avait encore cinq de visibles: quatre adultes et un enfant. En tout, selon «24 heures», il y en aurait eu 14.
Il est encore trop tôt pour savoir à qui appartenaient ces tombes, qui semblent dater de plusieurs siècles. «J'ai discuté avec l'un des archéologues sur place. Selon lui, il s'agirait d'un cimetière médiéval», explique Julien* qui, de sa fenêtre, a tout loisir de voir les spécialistes à l'oeuvre. Selon un autre riverain, les ossements seraient vieux de 800 ans. Mais Nicole Pousaz, archéologue cantonale, préfère ne pas avancer de chiffre, puisque l'étude n'en est qu'au stade préliminaire.
Photographiés et étiquetés
Pour l'heure, les archéologues photographient les squelettes sous tous les angles et procèdent à des étiquetages. «Ils les couvrent avec des bâches, lorsqu'ils ne travaillent pas directement dessus. Mais, parfois, ils sont tous les cinq visibles en même temps. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fait bizarre de voir des squelettes en regardant par la fenêtre. J'ai d'ailleurs des collègues que cela met mal à l'aise», décrit Julien.
Retrouver des vestiges du passé à cet endroit n'est toutefois pas une surprise. La zone étant considérée comme périmètre archéologique, le chantier était surveillé de près. Quant aux travaux en cours, ils ont été stoppés dès l'apparition des ossements. «Mes voisins ne sont pas près d'avoir leur chauffage à distance, rigole Julien. Les archéologues continuent de fouiller tous les jours. Cela dit, si ça continue, ils vont bientôt arriver sous les voies de chemin de fer. Et, là, je pense qu'ils n'auront pas d'autre choix que d'arrêter.»
La nouvelle de la trouvaille circule déjà sur les réseaux sociaux. Mais les autorités cantonales préféreraient que les curieux s'abstiennent de fréquenter les lieux. La crainte étant que les vestiges soient dégradés ou, pire, volés.
*Prénom d'emprunt