Suisse romande: Cabines téléphoniques: une mue séduisante

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Suisse romandeCabines téléphoniques: une mue séduisante

Huit cabines ont une nouvelle vocation en passant en mains de la ville de Fribourg. Cette tendance se généralise dans le pays.

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La première cabine téléphonique de Suisse transformée en boîte à livres a vu le jour à Lausanne en 2015. Aujourd'hui, cette pratique s'est généralisée et d'autres changements d'affectation originaux ont vu le jour.

La première cabine téléphonique de Suisse transformée en boîte à livres a vu le jour à Lausanne en 2015. Aujourd'hui, cette pratique s'est généralisée et d'autres changements d'affectation originaux ont vu le jour.

Témoin d'une époque révolue et reléguée au rang de vestige technologique par le portable, la cabine téléphonique vit ses derniers instants. Comme partout ailleurs dans le monde, le nombre de publiphones ainsi que leur utilisation sont en chute libre en Suisse. «De 2004 à 2016, les conversations téléphoniques depuis une cabine ont baissé de 95%», constate Alicia Richon, porte-parole chez Swisscom.

Vous la voulez? Elle est à vous!

Depuis quelques années, l'opérateur se débarrasse de ces cages parallélépipédiques. Tout d'abord le géant de la téléphonie a lancé l'année passée une opération de vente destinée au grand public. Désormais, il fait les yeux doux aux communes. Elles n'ont plus qu'à lever la main pour se voir offrir la belle délaissée et démodée. Du gagnant-gagnant: Swiss­com s'affranchit des frais d'entretien ou de démantèlement et les collectivités locales ont à disposition un outil offrant moult possibilités.

La ville de Fribourg vient de sauter sur l'occasion. En partenariat avec des associations de quartier, elle a annoncé jeudi que huit cabines auront une nouvelle vie. Elles vont se muer en plateforme de communication, boîtes à livres, locaux pour projets sociaux ou à vocation culturelle.

Local pour échanger des livres

D'ici à l'automne, Sion va suivre la même voie: onze cabines vont migrer du monde de la téléphonie à celui du livre. Dans ce domaine, tout est parti de Lausanne, où l'association La voie des arts a transformé la première cabine téléphonique de Suisse en boîte d'échange de livres en 2015. «Aujourd'hui, il y en a une trentaine dans la région», salue Xavier Vasseur, président de l'association. En Suisse alémanique, des changements originaux ont aussi été constatés. Tel ces publiphones qui abritent désormais des défibrillateurs ou d'autres qui servent de lieux pour écouter des histoires.

Genève fait de la résistance

La fin, en 2018, de l'ordonnance sur les services de télécommunication qui obligeait Swisscom à proposer au moins une cabine par commune marque une nouvelle ère. Et a sonné le glas des publiphones. Entre 1998 et 2019, ils sont passés de 54850 à... 883. Le canton de Genève, lui, fait de la résistance. Il détient le record national avec 99 cabines en activité. Selon Swisscom, rien que dans la cité de Calvin, il y en a 69. Mais des démantèlements sont prévus en septembre.

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