Onex (GE)Candidate à l'Exécutif aux poursuites: elle s'explique
Une prétendante au Conseil administratif d'Onex est endettée après avoir connu des difficultés avec son entreprise.
- par
- Maria Pineiro

Se présenter à la Mairie alors qu'on est aux poursuites? C'est parfaitement possible dans le canton de Genève. Les candidats sont priés de déclarer leurs dettes dépassant les 50'000 fr. à la Chancellerie, mais ce n'est pas incompatible avec une candidature. A Onex, la situation d'Anne Kleiner, candidate PDC sur une liste gauche-droite féminine à l'exécutif d'Onex (GE), a été dénoncée dans une lettre ouverte aux médias. La missive indique que l'entreprise de la démocrate-chrétienne a été un temps en faillite et que la candidate doit plus de 43'000 fr. aux assurances sociales. A cela, il faut ajouter plusieurs actes de défauts de biens pour 14'000 fr. et un arrangement conclu avec l'Administration fiscale cantonale, apprend-on en consultant les déclarations faites à la Chancellerie.
Anne Kleiner confirme avoir connu une période difficile courant 2019. Elle explique que le ralentissement de l'activité économique a pesé sur sa société, ce qui a conduit à des retards de paiement et des poursuites. Le registre du commerce fait état d'un jugement de faillite le 22 août, puis de son annulation début septembre. «Je n'ai pas voulu licencier tout de suite, ce qui a conduit à péjorer la situation», analyse-t-elle. Quant aux poursuites, elle affirme, documents à l'appui, qu'un arrangement a été conclu avec l'Office des assurances sociales concernant l'AVS et qu'elle rembourse cette dette tout en continuant à payer les cotisations courantes. «Tout au long de cet épisode, j'ai pris mes responsabilités», juge-t-elle.
Un avis partagé par Carole-Anne Kast, magistrate socialiste et candidate à sa réélection à Onex. «Lorsque nous nous sommes associées à Anne Kleiner pour les élections, cette affaire était derrière elle. Au bénéfice d'un arrangement concernant les cotisations sociales, elle a jugé que tout était réglé et qu'il n'était pas nécessaire d'en parler.Je n'ai aucune raison de lui retirer ma confiance.» La candidate PDC, quant à elle, estime que cet épisode de vie lui permettra, si elle est élue, de mieux «mesurer les difficultés et les combats menés par les petits entrepreneurs, les indépendants et les artisans».
Contactée, la citoyenne onésienne à l'origine de la lettre ouverte aux médias renvoie à sa fille, candidate au Conseil municipal sur la liste de l'Echo, un parti concurrent. «Ma mère a réagi à ce qu'elle juge être un manque de cohérence: prétendre gérer une commune quand on a soi-même des difficultés au sein de son entreprise.»