Bâle-Campagne: Casier judiciaire exigé pour entraîner les juniors

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Bâle-CampagneCasier judiciaire exigé pour entraîner les juniors

Le FC Reinach (BL) demande que tous ceux qui sont en contact avec des enfants montrent patte blanche. D'autres suivront.

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lha/dmz

Les abus dans le cadre sportif ne sont pas rares. En Suisse romande, le cas d'un policier et entraîneur de foot pédophile, condamné il y a peu en Valais à 10 ans de prison, reste dans les mémoires. A Bâle-Campagne, le FC Reinach a décidé de prendre le taureau par les cornes. Il exigera désormais que chaque nouveau membre en contact direct avec des enfants fournisse un extrait de casier judiciaire, écrivait dimanche la «Schweiz am Sonntag».

C'est à la suite de l'acceptation par le peuple de l'initiative «Marche blanche», qui veut interdire à vie à quiconque a été condamné pour pédophilie de travailler avec des enfants, que le club bâlois s'est mis à réfléchir: «C'est alors que cette idée nous est venue», explique Roland Ming, président du club.

Il est convaincu que cette mesure «sera bonne pour tous». Il s'agit de mettre tout le monde sur un pied d'égalité et d'éviter que seule une personne envers qui on aurait des soupçons ne doive prouver sa bonne foi.

Certains veulent suivre

Reinach est le premier club de la région à s'y mettre, mais d'autres pourraient suivre. Selon la «Schweiz am Sonntag», les Old Boys de Bâle, notamment, en discuteraient. D'autres, en revanche, sont beaucoup plus sceptiques. On craint d'instaurer inutilement un climat de suspicion. Or, personne ne veut le dire publiquement: «Je ne veux pas être considéré comme celui qui ne veut pas voir les problèmes», déclare un président au dominical.

L'association suisse de football (ASF), elle, se dit gênée de voir «des tâches dévolues aux autorités pénales déléguées à des privés». De toute évidence, l'association bâloise de football n'a pas consulté l'ASF sur ce point. Le FC Reinach avait en outre déjà édicté des règles auparavant: les vestiaires sont déjà interdits aux entraîneurs des juniors après les matchs. Et ils ne peuvent y entrer, en principe, que s'ils sont accompagnés.

Pas facile à appliquer

Au sein de l'association cantonale vaudoise de football, on est plutôt «favorable» à cette initiative. «L'idée a été évoquée chez nous, explique son secrétaire général Alain Klaus. Nous avons toutefois décidé de laisser les clubs libres d'engager qui ils veulent. Il y a environ 1200 entraîneurs et assistants dans le canton, nous ne pouvons pas tout surveiller.»

Son de cloche inverse à Genève. Pascal Chobaz, président de l'association cantonale, y voit un emplâtre sur une jambe de bois. «S'il s'agit de rassurer les parents, ça marchera. Mais des problèmes peuvent toujours survenir, même avec une personne au casier vierge. Nous misons surtout sur la sensibilisation et la formation des entraîneurs», précise-t-il.

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