Tennis - Federer«Ce n'est pas un secret que j'ai eu des difficultés»
Que ce soit à Indian Wells ou Miami, le N.1 mondial Roger Federer n'y arrive plus lors des Masters 1000 du printemps américain dont il avait naguère fait sa chasse gardée.

«J'ai hâte d'être sur terre battue, changer de surface va m'aider», a assuré Federer.
Sorti par Marcos Baghdatis au troisième tour dans le désert californien il y a deux semaines, il a calé dès les huitièmes de finale mardi face à Tomas Berdych sur l'île de Key Biscayne. Deux défaites au scénario identique, face à des adversaires qu'il avait l'habitude de martyriser mais qui, cette fois, se sont montrés plus solides dans les moments chauds.
Alors qu'il a construit une partie de sa légende et de sa réputation sur sa maîtrise des instants cruciaux, le N.1 mondial a perdu les deux rencontres au tie-break du troisième set - 4-6, 7-6, 6-7 face à Berdych - après avoir gaspillé au moins une balle de match - trois contre Baghdatis.
Au-delà de ces deux défaites, le Suisse n'a jamais paru à l'aise dans les deux tournois, lâchant un set contre Hanescu à Indian Wells et manquant de justesse de se faire rattraper par Florent Serra à Miami. «Ce n'est pas un secret que j'ai eu des difficultés durant ces cinq matches aux Etats-Unis», a constaté Federer pour qui la raison de cette mauvaise passe est toute trouvée: son infection pulmonaire qui, au lendemain de sa victoire à l'Open d'Australie, l'a mis sur le flanc pendant tout le mois de février et l'a «peut-être amoindri plus que prévu».
«Je me suis battu comme j'ai pu étant donné les problèmes du moment dans mon jeu», a-t-il résumé mardi après avoir une nouvelle fois copieusement arrosé en coup droit, refusant de paniquer pour un problème aussi conjoncturel.
Vivement la terre battue!
Reste que ses printemps américains ont tendance à tourner systématiquement au vinaigre depuis quatre ans. Deux demi-finales et des défaites au deuxième et troisième tour à Indian Wells, une demi-finale, un quart et deux huitièmes à Miami: c'est un bilan famélique et assez inexplicable vu ses antécédents sur les courts US où il a longtemps régné en maître absolu.
Quintuple vainqueur de l'US Open, il a réussi le doublé Indian Wells-Miami deux années de suite en 2005 et 2006, établissant au passage un record de 56 victoires consécutives sur dur.
Alors comment se fait-il que depuis quatre ans, il va d'échec en échec? La motivation ne semble pas en cause puisqu'il continue à zapper le premier tour de la Coupe Davis pour aborder la tournée américaine au top de sa forme.
L'ennui c'est que, malgré cela, il est rarement en pleine possession de ses moyens au début du printemps. En 2008, il avait souffert des suites de sa mononucléose. L'année dernière, il avait déjà raté tout le mois de février à cause d'un dos douloureux et nageait en plein spleen après sa défaite en finale de l'Open d'Australie face à Rafael Nadal.
A chaque fois, il s'était remis de ses tournées US laborieuses pour atteindre ces quatre dernières années la finale de Roland-Garros et même remporter le tournoi parisien en 2009.«J'ai hâte d'être sur terre battue, changer de surface va m'aider», a assuré mardi le Suisse qui fera sa rentrée dans un mois à Rome. La terre battue comme planche de salut pour le seigneur des surfaces rapides. Qui l'eût cru? (afp)