DVD «Rubber»Ce pneu est un tueur en série!
Curiosité du dernier Festival de Cannes, «Rubber» est un coup de bluff réussi et un thriller inabouti.
- par
- Fred Ferrari
Il tremble. Emerge d'une couche de sable comme d'un drap. Il se dresse, retombe sur le côté, insiste pour se relever, tel un Bambi. Un pneu est né. Dès qu'il tient debout au bord de la route, en plein désert, il voit passer une belle nana dans une voiture. Il n'aura de cesse de la retrouver. Et tout ce qui se mettra en travers de son chemin sera anéanti, car le pneu vient de se découvrir un don de télépathie assassine... Ce phénomène inouï se déroule devant un public armé de jumelles, à distance respectable.
Fumisterie en bonus
Et c'est là que le bât blesse, dans «Rubber»: la dénonciation, souvent acerbe, du voyeurisme du spectateur tire le récit en longueur.
L'origine de ce défaut, on l'appréhende mieux en faisant l'achat de l'édition Blu-ray, qui comprend le moyen métrage «Non-film», faux making of d'un tournage foireux, amateur, improvisé, qui finit en panade. Une sorte de fumisterie dont on trouve les scories dans «Rubber». N'empêche (et là, le DVD simple suffit), réussir à faire ressentir de la sympathie, de la crainte, de l'envie pour un vulgaire bout de gomme, il fallait le faire. Chapeau, Mr. Oizo (pseudo de Quentin Dupieux).
«Rubber»
De Quentin Dupieux.
Avec Roxane Mesquida.
Dinifan.
Film: ***
Bonus: ***
Les objets prennent méchamment vie
Le pneu de «Rubber» nest pas le premier objet animé dintentions meurtrières à débouler sur nos écrans. Rappelez-vous «Christine», la voiture mise en scène par John Carpenter, «Panique sur le green» et sa tondeuse à gazon infernale, ou «Chucky», la poupée assassine et ses descendants. Noubliez pas le film néerlandais «Lascenseur», ou lasiatique «The Ring» (devenu «Le cercle» à Hollywood). Tous ont deux points communs: ils ont été tournés avec des bouts de ficelle... et sont dune efficacité redoutable!