GenèveCensuré, le salon Venusia contre-attaque en justice
Le salon érotique évoquait la masturbation sur des affiches. Chêne-Bourg, notamment, les avait refusées. Le tribunal est saisi du cas.
- par
- Stéphane Herzog

Les affiches du salon érotique situé en Ville de Genève n'ont pas plu.
Une main d'homme qui tient un Kleenex usagé, avec au bas de l'affiche la mention «convertisseur de branleurs». Ainsi va la campagne du salon érotique Vénusia, proposée avant l'été à une vingtaine de communes. Toutes les ont refusées. C'est le cas de Chêne-Bourg, qui les a jugées «inadmissibles», pointant le fait que l'affichage aurait dû avoir lieu en pleine rentrée scolaire.
C'est cette partie du refus, «la plus claire par rapport à d'autres communes qui n'ont pas motivé leur non», qui a décidé cet automne la patronne du salon à faire recours au Tribunal administratif, confirme aujourd'hui Alexandre Böhler, avocat de Venusia. «On ne voit pas quelle peut être l'influence de la rentrée scolaire, le salon étant ouvert toute l'année.»
La deuxième image de la campagne montrait un pantalon souillé à l'entre-jambes. Est-elle attentatoire aux bonnes mœurs au sens de la loi sur les procédés de réclame? «Les affiches sont incompréhensibles pour les enfants. Contrairement aux campagnes d'Aubade, des maillots H&M, ou de cabarets, elles ne montrent aucune nudité», souligne l'avocat. Le Venusia espère obtenir une jurisprudence. Chêne-Bourg n'a pas donné suite à nos appels.
«Un sommet dans la vulgarité»
En 2010, une affiche figurant une pipe (dès 160 francs) avait été censurée par le Canton (en lien avec le tabac), avant d'être autorisée. Dans un écrit envoyé spontanément cet été à la SGA, la Ville de Genève décrivait la dernière campagne comme atteignant «un sommet dans la vulgarité». En 2012, elle avait déjà censuré une affiche figurant un trou noir. La Ville y voyait un vagin, selon la patronne du Venusia. «L'affiche heurtait la dignité humaine», indique le porte-parole de la municipalité.