Liberté d’expression (F): «Certaines caricatures de Mahomet sont insultantes»

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Liberté d’expression (F)«Certaines caricatures de Mahomet sont insultantes»

L’ancienne candidate socialiste à la présidence de la France Ségolène Royal est revenue lundi matin sur les propos du président Macron défendant le droit à la caricature prononcés lors de l’hommage national à Samuel Paty.

Après l’assassinat du professeur Samuel Paty, décapité le 16 octobre par un jeune islamiste parce qu’il avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves, le président Emmanuel Macron a réaffirmé le droit à la liberté d'expression en France, pays laïc, et notamment le droit au blasphème. Lors des obsèques du professeur, le président a ainsi déclaré qu’il allait «continuer avec les caricatures».

Dans un entretien publié lundi par la revue en ligne «Le Grand Continent», le président français relève que, «il y a cinq ans, quand on a tué ceux qui faisaient des caricatures (dans l’hebdomadaire Charlie Hebdo, ndlr), le monde entier défilait à Paris et défendait ces droits». Et de réaffirmer que la France n’allait pas «changer» son droit sur la liberté d’expression «parce qu’il choque ailleurs».

«Faire très attention à ne pas déraper»

Invitée ce lundi matin sur CNEWS, l’ex-ministre française Ségolène Royal est revenue sur les propos d’Emmanuel Macron. «Je pense qu’il a fait une erreur, mais sans doute sous le coup d’émotion», a-t-elle ainsi déclaré en faisant allusion à la déclaration du président de vouloir «continuer avec les caricatures. «Il continue avec la liberté d’expression, pas avec les caricatures qui blessent des millions de personnes à travers le monde. Il faut faire très attention à ne pas déraper, à ne pas franchir la ligne du droit et des devoirs de la personne humaine. Et toute liberté d'expression, dans le droit français, est limitée par l’interdiction de l’injure publique ou de la mise en danger d’autrui», a rappelé l’ancienne ministre.

Et de poursuivre: «On a une devise française: liberté, égalité, fraternité […] La liberté, ce n’est pas le droit de faire n’importe quoi. Il y a des droits et des devoirs [… La fraternité,] c’est l’interdiction de choquer, d’humilier, d’insulter. C’est la prise en considération de la souffrance des autres pour pouvoir rectifier un certain nombre de choses. Et la liberté, ce n’est pas le droit de dire n’importe quoi, n’importe comment.»

«Je ne suis pas pour l’interdiction des caricatures, mais je ne suis pas pour cautionner et dire que les caricatures, c’est bien. Je pense que certaines caricatures de Mahomet sont insultantes. Toutes les caricatures pornographiques, je comprends que certains se sentent insultés par cela, y compris des musulmans qui ne sont ni intégristes, ni radicaux», a conclu Ségolène Royal.

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