BerneCertains détenus coûtent jusqu'à 58'000 fr. par mois
Les 29'000 fr. mensuels dépensés à Zurich pour la détention du jeune Carlos avaient fait grand bruit. Mais il n'est de loin pas le prisonnier le plus cher de Suisse.
- par
- dmz

Le conseiller d'Etat bernois Hans-Jürg Kaeser répondait à la question d'un parlementaire.
Depuis l'été dernier, le nom de Carlos et ses conditions de détention ont fait le tour des médias. Ce qui avait particulièrement choqué, ce sont les 29'000 fr. dépensés chaque mois par les autorités pour l'application de sa peine.
Mardi soir, le conseiller d'Etat chargé de la police cantonale bernoise, Hans-Jürg Kaeser, a remis l'église au milieu du village. Selon le politicien, il existe trois délinquants qui coûtent bien plus cher: respectivement 58'000 et 50'000 fr. par mois. Le libéral-radical répondait à une question du député évangélique Daniel Steiner Brütsch, qui souhaitait savoir combien de détenus généraient des coûts supérieurs à 15'000 fr. mensuels, quels étaient les trois cas les plus onéreux et combien de jeunes délinquants bénéficiaient de mesures particulières, relate la «Berner Zeitung».
Pas de cas exceptionnels
A Berne, 23 détenus adultes entraînent des dépenses supérieures à 15'000 fr. par mois. Sur les 149 prisonniers bernois qui sont «logés» à l'extérieur du canton, 40 sont dans cette fourchette de coûts. Parmi les mineurs, ils sont 7 sur 66. Et le directeur de la Sécurité l'assure: le canton de Berne ne connaît pas de mesures d'exception.
Les trois cas les plus chers sont des prisonniers traités au centre de thérapie légale de l'Université de Zurich à Rheinau. Ils y ont été placés sur décision de justice, en raison de leurs troubles mentaux. Hans-Jürg Kaeser en a profité pour rappeler que ce type de mesure n'est pas décidé par les autorités politiques ou les ministères publics, mais bien par les tribunaux: «L'Office cantonal d'application des peines se charge seulement de leur exécution. Et des coûts aussi élevés ne sont pas la règle», précise le conseiller d'Etat.
Selon Hans-Jürg Kaeser, des prix encore plus élevés ne sont pas inimaginables: «Le pouvoir judiciaire prononce de plus en plus de mesures de ce type. Ces dernières sont souvent très chères et durent des années.»