ConsoCertains emballages vont perdre leur croix suisse
Dès 2017, des fabricants ne pourront plus revendiquer l'origine suisse de leurs produits.
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- man

Les jus de fruits Michel sont affectés par la nouvelle loi.
La loi Swissness, qui garantit qu'un produit estampillé avec une croix suisse n'usurpe pas son origine, entrera en vigueur le 1er janvier 2017. Pour prétendre à cette distinction, un article devra contenir au moins 80% de matières premières suisses. Conséquence pour Rivella: «Nous allons devoir supprimer la croix suisse de nos jus de fruits Michel», a expliqué à la «Schweiz am Sonntag» Monika Christener, porte-parole de l'entreprise de boissons. Ses jus de fruits et jus multivitaminés sont produits en partie à partir de concentrés de fruits étrangers, puis mis en bouteille à son siège, à Rothrist (AG).
Ramseier et Nestlé, avec sa mayonnaise Thomy, sa pâte à gâteaux Leisi ou son chocolat Cailler, s'apprêtent aussi à revoir leurs emballages. Mais dans beaucoup d'entreprises, la confusion règne. La Fédération des industries alimentaires suisses (Fial) a listé pour le moment 30 ingrédients, comme le fromage en poudre, l'amidon de blé ou le concentré de framboise, pour lesquels ses membres exigent des permis spéciaux de la part du gouvernement fédéral, car ils ne sont pas disponibles en quantité ou en qualité suffisantes en Suisse. Mais les différentes décisions de l'Office fédéral de l'agriculture peuvent prendre du temps, et les emballages devront être prêts pour 2017. «Cela signifie que les membres doivent prendre des décisions à l'aveugle», déplore Urs Furrer, codirecteur de la Fial.
Etiquetage laxiste
La Fédération romande des consommateurs (FRC) et l'Union suisse des paysans (USP) jugent trop laxiste l'information sur la provenance des ingrédients du paquet d'ordonnances de la loi sur les denrées alimentaires, qui devrait être adoptée d'ici à l'automne. L'obligation de déclarer l'origine des ingrédients représentant plus de 50% de la masse d'un produit ne vaut que si la présentation laisse penser qu'elle est inexacte. Pour corriger le tir, le 23 juin, la FRC et l'USP rencontreront le conseiller fédéral Alain Berset, écrit «Le Matin Dimanche».