Loco Escrito«C’est plus facile d’écrire sur des gens qu’on connaît»
Le Zurichois Loco Escrito sort, le 29 avril 2022, son troisième album, «Fernando», du prénom de son père décédé en 2021.
Le chanteur de reggaeton zurichois s’est fait une belle place au soleil. Y compris en Suisse romande, où il a rempli les Docks, à Lausanne, à l’automne 2021. À 32 ans, Loco Escrito, lauréat de quatre Swiss Music Awards, ne s’endort pourtant pas sur ses lauriers. Il revient avec «Fernando», un troisième disque fort de 21 titres (!), très personnel, avec des chansons écrites pour ses proches. Rencontre.
Pourquoi avoir nommé ce disque du nom de votre père, décédé en 2021?
Premièrement, je dois dire que je n’ai pas écrit cet album autour de mon papa. Les 90% du disque étaient faits avant son décès. Il n’y a qu’un seul titre (ndlr: «Mi Superman») qui lui est dédié. Je l’ai appelé «Fernando», car j’avais envie de lui rendre hommage. C’est grâce à lui que je suis devenu la personne que je suis et que j’ai la carrière que j’ai. Il m’a toujours dit trois choses très importantes: prendre des risques, ne pas avoir peur de rêver grand et de toujours écouter la voix de son cœur. Si tu ne fais pas ça, tu ne peux pas avoir une carrière dans la musique.
Il y a aussi des chansons pour votre mère, pour votre fille, pour votre copine et pour vos amis…
Oui, c’est vrai. Il en manque une pour mes frères et une pour les lapins que j’ai à la maison. (Rire.) Ça arrive!
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur les gens qui vous entourent?
Je ne m’assois pas en me disant: «OK, maintenant, je vais écrire une chanson pour ma copine.» Les textes naissent en moi de manière spontanée. D’abord j’écoute la partie instrumentale d’un morceau ou sa mélodie. Ça touche quelque chose en moi et je commence à écrire à partir de ça. Ma musique a toujours été personnelle. Elle l’est encore davantage sur ce disque.
Est-ce que c’est difficile d’écrire sur des gens qu’on connaît?
Non, c’est plus facile, parce que les émotions sont très authentiques. Tu laisses parler le cœur. C’est quelque chose d’important pour faire de la musique. Beaucoup d’artistes écrivent très facilement parce qu’ils ont beaucoup d’émotions à exprimer.
Et vos proches, alors? Qu’ont-ils pensé de votre album?
Ma mère, par exemple, a pleuré quand elle a entendu «Mamá». Ça l’a énormément touchée. Ma fille (ndlr: Aisha, 6 ans) chante en boucle le titre «New Wave», écrit pour elle. Je suis content de voir de telles réactions. J’écris pour moi, sans égocentrisme. Ce sont les sentiments que j’ai pour quelqu’un que je mets en musique. Si ça touche la personne dont je parle, ça me rend heureux.
Vous avez dit que votre père vous avait appris à rêver grand. Vous êtes devenu un artiste à succès. De quoi rêvez-vous aujourd’hui?
De voir un jour le feu dans les yeux de ma fille qui me dit: «Papa, voilà ce que je veux faire de ma vie.» De voir qu’elle a une raison de se lever chaque matin, même si c’est quelque chose que je ne comprends pas. Je crois que c’est le plus beau cadeau que la vie puisse te donner. Rien que d’y penser, ça me donne déjà les frissons! En ce qui concerne la musique, c’est d’inspirer les gens et de grandir en tant qu’artiste, encore et encore, et de pouvoir faire le tour du monde grâce à mes morceaux.