Chantier de l'A9: faux devis
L'affaire de la surfacturation lors de la construction de l'autoroute A9 révélée en mars dernier rebondit. Deux nouveaux fonctionnaires sont impliqués.
De faux devis ont été établis à la tranchée couverte de Tourtemagne et à Eyholz, près de Viège. Fin mars, le consortium d'entreprises a bénéficié à tort d'environ 5 millions de fr. supplémentaires aux travaux effectués.
Au total ce sont désormais cinq fonctionnaires qui sont suspendus. Tous ont été dénoncés au juge instructeur. Dans un communiqué diffusé mardi l'Etat précise cependant que les fonctionnaires concernés ne se sont pas enrichis individuellement.
Le chef du département des travaux publics Jean-Jacques Rey- Bellet avait soupçonné une série de paiements effectués d'avance au consortium chargé des travaux du tunnel du Riedberg sur le chantier autoroutier valaisan. Il avait alerté l'Inspection cantonal des finances (ICF) qui a confirmé son analyse après contrôle.
Fonctionnaires suspendus
Ce premier cas avait abouti à la suspension de trois fonctionnaires dont le chef de la section des routes nationales du Haut-Valais. Les contrôles de l'ICF ont dévoilé deux nouveaux cas d'irrégularités similaires qui ont conduit à la suspension de deux autres fonctionnaires, précise le communiqué.
Les contrôles menés par l'ICF ont montré que les trois fonctionnaires incriminés dans le premier cas avaient procédé à des paiements d'avance pour un montant de 13,2 millions de francs. Une partie des travaux a cependant été réalisée depuis mais le solde versé pour des travaux non encore réalisés se monte à quelque 7 millions de francs.
Les montants sont moins importants sur les deux autres chantiers. Le rapport de l'ICF évoque 5 millions de francs de paiements d'avance pour la tranchée couverte de Tourtemagne (VS) alors qu'au tunnel d'Eyholz (VS) les paiements d'avance effectués ont été résorbés.
Mobiles inconnus
Si les fonctionnaires ont agi sur demande de leur chef, la justice devra déterminer quels ont été les mobiles qui ont poussé les fonctionnaires à valider des paiements d'avance. Aucun enrichissement personnel n'a en effet été constaté pour l'heure, a précisé Christian Melly, chef de l'ICF.
Trois autres chantiers autoroutiers sont actuellement sous contrôle, mais pour l'heure rien ne laisse penser que des pratiques similaires aient eu cours. L'ICF opère également des contrôles sur six chantiers de routes cantonales. Pour l'Etat du Valais, le système du paiement d'avance n'est pas admissible, avait déclaré le chef du département après la découverte du premier cas.