Manifestation: «Chantier» sur la Place fédérale

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Manifestation«Chantier» sur la Place fédérale

Des milliers de travailleurs du secteur de la construction ont défilé samedi après-midi à Berne pour demander une meilleure protection des salariés.

Plusieurs milliers de travailleurs du secteur de la construction ont manifesté samedi après-midi à Berne pour protester contre le dumping salarial et réclamer une meilleure protection pour leur santé. Selon les organisateurs, ils étaient 12'000 à rallier la Place fédérale.

Les syndicats Unia et Syna ont ainsi réussi à mobiliser leurs troupes avant les prochaines négociations pour une nouvelle convention collective de travail. L'accord en vigueur arrive à échéance à la fin de l'année. D'après les syndicats, le texte règle les conditions de travail de 100'000 ouvriers à travers la Suisse.

Hansueli Scheidegger, responsable du secteur construction chez Unia, a reproché à la Société suisse des entrepreneurs (SSE) de repousser les négociations. La mobilisation des ouvriers «donne maintenant un signal clair à la SSE: sa position doit évoluer», a-t- il martelé devant le Palais fédéral.

«Si nécessaire, les ouvriers utiliseront toutes les armes à leur disposition, et notamment la grève», a-t-il ajouté. Dans un vote à main levée symbolique, les participants ont accueilli ces propos avec enthousiasme, agitant des billets de couleur rouge vers le ciel.

Profiter du «boom» de la construction

Les travailleurs de la construction aimeraient profiter du «boom» de la construction de ces dernières années. En 2010, son chiffre d'affaires a augmenté de 3,1% tandis que l'emploi diminuait de 3,5%, selon les syndicats. Ils demandent une augmentation de 100 francs par mois ainsi que des salaires minimum plus élevés.

L'accroissement de la productivité de plus de 6% a une autre conséquence, soulignent Unia et Syna. La pression sur les chantiers ne cesse de s'accroître.

Ils demandent donc que les ouvriers qui tombent malades ou sont victimes d'un accident continuent de recevoir l'entier de leur salaire au lieu de 80%, comme c'est le cas actuellement. Une meilleure protection contre le licenciement pour les aînés et les syndicalistes est également réclamée.

Les patrons veulent prolonger la CCT

La SSE estime qu'il faut davantage de temps pour établir une nouvelle CCT. Elle a proposé aux syndicats de prolonger l'actuel accord de six mois. L'organisation patronale critique en outre le fait que les syndicats ne soient pas ouverts au compromis.

De plus, joindre les négociations salariales - «qui ont toujours commencé en octobre» - aux discussions pour une nouvelle CCT est une posture «inadmissible», dénonce la SSE. Les syndicats risquent de provoquer une situation dans laquelle il n'y aurait plus aucune CCT. (ats)

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