GenèveChasse au gaspillage dans les restaurants scolaires
Le PS estime que les cantines jettent trop de nourriture. Il demande à l'Etat d'agir. Les pros du secteur disent s'être déjà emparés du problème.
- par
- tpi
Trois cents tonnes. C'est la quantité d'aliments préparés mais non consommés qui terminerait chaque année dans la poubelle des restaurants scolaires genevois, de la primaire à l'université. Si aucune statistique officielle n'existe, le Parti socialiste a extrapolé des données françaises et les a appliquées aux deux millions de repas servis dans le canton par an pour arriver à ce résultat.
«Quasiment rien n'est fait pour lutter contre ce gaspillage, ça doit changer», assène le député Romain de Sainte Marie, qui a interpellé l'Etat via une motion. Il propose de lancer des campagnes de sensibilisation. «On pourrait installer des gâchimètres à pain, qui permettent aux enfants de se rendre compte de la quantité de nourriture jetée.»
«Nous sommes conscients depuis longtemps de cette problématique, rétorque Maxime Ballanfat, directeur général de Novae, qui sert quelque 6000 repas par jour à Genève. La meilleure politique anti-gaspillage est l'adaptation des menus au goût des enfants.» Il assure jeter moins de 10% du contenu des assiettes.
Directrice d'une cuisine scolaire, Sue Putallaz explique que l'expérience permet de gérer au mieux les quantités préparées en fonction des inscriptions et du moment de l'année. «Par exemple, nous produisons un peu moins de plats fin décembre car il y a un pic d'absences.» La tactique permet d'arriver à un nombre de déchets résiduel. Cette solution est soutenue par le Canton.
En outre, une étude informelle menée dans deux écoles montre que le gaspillage serait huit fois moins important à Genève qu'en France.
Très difficile de recycler les aliments
Sue Putallaz regrette que les denrées qui n'ont pas été mangées doivent être détruites, sur l'autel de normes sanitaires strictes, et qu'elles ne puissent être données. «Nous n'exigeons pas qu'ils jettent les produits non consommés. En revanche, s'ils souhaitent les conserver plus de 24h, ils doivent démontrer qu'ils sont en mesure de le faire et qu'ils maîtrisent le stockage», explique le chimiste cantonal, qui fait appliquer la loi fédérale.